« C’est incroyable qu’il mente comme ça ! » Parents et fils ont livré des versions très différentes de la scène familiale qui s’est déroulée vendredi 10 janvier à midi à Mussidan, en Dordogne, et qui a abouti à ce que le fils soit jugé lundi 13 janvier, en comparution immédiate au tribunal de la maison d’arrêt de Périgueux.
Il jette le plat à son père
La cohabitation entre les Périgords âgés et leur fils de 53 ans, sorti de prison fin novembre, a déjà connu quelques incidents. Cette fois, le déjeuner est devenu violent.
Et c’est le plat de pommes de terre, mal cuit au micro-ondes, qui a mis le feu. La mère fait remarquer à son enfant qu’il n’a pas retiré le sac en plastique, ce qui le met en colère. Le quinquagénaire commence à insulter ses parents avant de lancer le plat sur son père, qui se protège, et de lui tirer les oreilles.
Condamné six fois
Il bouscule sa mère et lui arrache le téléphone des mains. « Il a dépassé les bornes, je ne le connaissais pas aussi violent », a déploré le père de famille lors de son audition par les gendarmes.
Devant les magistrats, le prévenu conteste les violences faites à son père. « C’est lui qui a frappé dans le marbre. Je jure que je n’ai pas touché papa. » Cheveux grisonnants et démarche difficile, il prétend que ses parents mentent. « Ils voulaient que je parte parce que ma sœur arrivait. » Pour lui, son père est l’homme violent de la famille.
Il s’est violemment rebellé lorsque les gendarmes ont voulu l’arrêter
Son agacement ne s’est pas arrêté à ses parents. Il s’est violemment rebellé lorsque les gendarmes ont voulu l’arrêter. Il a jeté les militaires à terre pour qu’ils se réfugient dans la maison familiale. C’est un autre équipage qui a arrêté l’homme plus tard.
Son irascibilité se reflète dans son casier judiciaire de six mentions, marqué par des condamnations pour violences, injures et menaces de crime. La dernière mention, de violence domestique, l’a conduit en détention.
Traits tampons
Le 9 janvier, veille des faits reprochés, le quinquagénaire se trouvait dans le bureau du juge des peines : là encore, la séance s’est mal passée, l’homme a haussé le ton, agité des documents en refusant de les signer ou tamponné place du magistrat. « La violence s’interpelle dans le récit de monsieur, défend son avocat Me Félix Gluckstein, la violence quotidienne de la pauvreté, de l’isolement social, de l’accès inégal aux soins… »
A l’issue de l’audience, la question du logement se pose avant tout. Le prévenu, actuellement au chômage et qui ne conduit pas, ne peut pas rester chez ses parents à Mussidan. Pour la procureure Diane de Chalup, la destination du prévenu ne peut être que l’incarcération. Elle nécessite dix mois de prison avec maintien en détention.
Me Félix Gluckstein plaide pour le placement externe, une peine à purger hors prison. Le tribunal correctionnel a retenu ses arguments : le prévenu a été condamné à six mois de prison sous placement externe. “Il est destiné à vous permettre de reprendre votre situation administrative, vos soins et votre travail”, a déclaré le président au prévenu.