ce que nous savons de l’enquête

Tamer Miskir, Palestinien, dont les proches et la famille n’ont pas été retrouvés par la justice, est décédé des suites de ses blessures. Dans ce contexte, le policier Théo P., 27 ans, a été mis en examen le 11 janvier 2024 pour « violences intentionnelles entraînant la mort sans intention de la provoquer », une infraction pénale également appelée “coups mortels”, révèle le journaliste Ismaël Halissat dans Libérationce lundi 13 janvier. A ce stade, Théo P. reste présumé innocent. Contacté par le quotidien, son avocat, Laurent-Franck Liénard, n’a pas souhaité s’exprimer.

Le journal révèle également les circonstances de cette arrestation violente qui a entraîné la mort de Tamer Miskir, dont les proches et la famille n’ont pas été retrouvés par la justice. Les faits originaux remontent au 17 août 2023, tôt le matin, lorsque l’homme a été impliqué dans une rixe, en compagnie de deux autres personnes.

Tamer Miskir décède des suites de ses blessures

La victime de 47 ans tient alors un tournevis, tandis que l’une des deux personnes qu’elle affronte est armée d’un couteau. Les agents de la sécurité des transports en commun parisiens sont intervenus rapidement, selon plusieurs témoignages, et l’ont contrôlé avec une clé de bras. L’homme n’a pour l’instant pas été blessé au visage.

Les policiers du commissariat du 10e arrondissement de Paris arrivent alors. Parmi eux, le policier Théo P. Tamer Miskir est menotté et installé dans leur véhicule. C’est à l’intérieur que le policier lui a donné plusieurs coups de poing au visage. L’homme perd alors connaissance. Il est décédé des suites de ses blessures une semaine plus tard à l’hôpital après être tombé dans le coma. L’autopsie a conclu que « décès suite à un grave traumatisme crânio-facial ». L’unité médico-judiciaire retient quatre jours d’incapacité totale de travail (ITT) pour Théo P.

Les policiers affirment que Tamer Miskir était ivre et agité lorsqu’il a été placé et menotté dans le véhicule de police. Théo P. serait resté seul avec lui dans la voiture, selon les interrogatoires de la police. Pourtant, rien ne peut le prouver. En fait, aucune image utilisée dans l’enquête ne permet de voir la scène. La description des violences subies repose uniquement sur les témoignages des policiers, rappelle le quotidien.

Ainsi, l’agent en question explique alors que l’homme l’aurait frappé au visage. Il allègue que, pour se défendre, Théo P. a alors repoussé Tamer Miskir et lui a donné plusieurs coups de poing à la tête. Des propos renforcés par une coéquipière de Théo P. Elle assure également que Tamer Miskir lui-même s’est cogné le visage contre la portière du véhicule.