L’industrie pharmaceutique exige une stratégie de Parmelin et Baume-Schneider

L’industrie pharmaceutique exige une stratégie de Parmelin et Baume-Schneider
L’industrie pharmaceutique exige une stratégie de Parmelin et Baume-Schneider

La concurrence s’est intensifiée ces dernières années et la Suisse perd de son attractivité.Image : clé de voûte / dr

L’industrie pharmaceutique contribue de manière significative à la prospérité de la Suisse. Mais pour que cela continue, l’association Interpharma demande un plan à long terme.

Pascal Michel / ch média

L’industrie pharmaceutique est le moteur de l’emploi en Suisse. Le nombre de personnes employées dans le secteur a doublé depuis 1980. Actuellement, 282 000 personnes travaillent directement ou indirectement pour Roche, Novartis et Cie. La contribution de ces entreprises à la puissance économique de la Suisse est impressionnante : l’industrie pharmaceutique contribue pour un dixième au produit intérieur brut ; les entreprises du secteur assurent 40% des exportations du pays.

«Grâce aux efforts déployés, la Suisse est devenue une place attractive. C’est un exploit», a déclaré jeudi René Buholzer, directeur de l’association Interpharma, lors d’une conférence de presse. Pensivement, il ajouta :

«Nous avons une position favorable, mais cela ne fait pas honneur à la génération actuelle de politiciens. Les investisseurs se tournent de plus en plus vers l’étranger.»

Il est du devoir d’une association professionnelle de défendre les intérêts de ses membres. Il s’agit ici d’entreprises pharmaceutiques impliquées dans la recherche en Suisse. Dans ce contexte, les organisations de lobbying ont souvent tendance à adopter un ton alarmiste. Selon la devise : mieux vaut avertir trop souvent qu’une fois pas assez.

Des perspectives qui s’assombrissent

Il existe cependant effectivement des signes qui montrent que la Suisse perd de son attractivité. La concurrence s’est intensifiée ces dernières années. L’Espagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Belgique ont développé leurs propres stratégies pharmaceutiques. Ils veulent attirer des entreprises de pointe. Dans le même temps, la Suisse est également en concurrence avec les États-Unis et la Chine, qui gagnent beaucoup de terrain dans le classement.

Récemment, plusieurs entreprises ont fait volte-face en Suisse. L’exemple le plus récent est celui de Johnson&Johnson. Le groupe américain a annoncé vouloir « optimiser » ses activités afin de pouvoir survivre dans un « environnement complexe et en évolution rapide ». Le communiqué de mercredi ne donne pas d’informations précises. Mais il semble que 100 postes soient concernés en Suisse et que le siège européen de DePuy-Synthes à Zuchwil (SO), qui appartient au groupe, soit sur le point de fermer. Johnson&Johnson emploie au total 5 500 personnes dans le pays, sur neuf sites différents.

Ces évolutions inquiètent Jörg-Michael Rupp, directeur de Pharma International chez Roche. Il demande au Conseil fédéral d’élaborer sa propre stratégie pharmaceutique.

«La Suisse doit réfléchir sérieusement à la manière dont elle peut rester à l’avant-garde»

Selon lui, il est important que le gouvernement adopte une approche à long terme. Les sociétés pharmaceutiques planifient leurs investissements sur de longues périodes : jusqu’à 20 ans. Le message du dirigeant de Roche est le suivant : si le monde politique n’agit pas maintenant, la facture ne sera pas immédiate, mais elle viendra. Il sera alors trop tard.

Les conseillers fédéraux compétents – le ministre de l’Économie Guy Parmelin (UDC) et la ministre de la Santé Elisabeth Baume-Schneider (PS) – dorment-ils ? René Buholzer ne le formulerait pas aussi durement. Mais il dit clairement :

«Nous ne comprenons pas pourquoi le Conseil fédéral ne voit pas la nécessité d’agir compte tenu de l’évolution actuelle.»

Buholzer fait référence à la réponse du Conseil fédéral à l’intervention du Parlement. Il y a quatre ans, le conseiller d’État du PLR, Martin Schmid, voulait savoir où en était le secteur pharmaceutique suisse. Il avait réclamé la création d’un conseil consultatif qui conseillerait le gouvernement sur l’avenir de l’industrie. Le Conseil fédéral a estimé que cela n’était pas nécessaire. L’argument avancé était le nombre suffisant d’instances existantes pour discuter des développements futurs.

Interpharma estime qu’il faut également agir au sein du système de santé suisse. Actuellement, il s’écoule en moyenne 300 jours entre l’autorisation d’un médicament et son inscription sur la « liste des spécialités ». Ce n’est qu’à ce moment-là que toutes les caisses maladie doivent rembourser les soins dans le cadre de l’assurance de base.

La directrice de Pfizer Suisse, Sabine Bruckner, qualifie ce chiffre de « triste record ». Elle réclame que les nouveaux médicaments soient remboursés dès le «jour 0», c’est-à-dire à partir du jour où Swissmedic autorise un produit. Dans ce modèle, les négociations sur les prix seraient menées en parallèle.

« Chaque jour compte pour les patients »

Bien sûr, il y a aussi le point de vue des autorités : selon ses propres informations, l’OFSP est de plus en plus confronté à des « demandes de prix très élevées » de la part des fabricants. Cela ralentit le processus. De plus, les entreprises elles-mêmes déposent leurs demandes de plus en plus tard. Pourtant, les choses avancent. Le Conseil national s’est récemment prononcé en faveur d’un remboursement dès le « jour 0 ». L’affaire est désormais entre les mains de la commission du Conseil des Etats. (aargauerzeitung.ch)

Traduit et adapté de l’allemand par Léon Dietrich

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