Éditorial –
Le système boursier, une véritable machine Tinguely
La complexité administrative rend difficile l’attribution des bourses à temps. Des retards persistent, affectant les études des jeunes.
Publié aujourd’hui à 10h00
Abonnez-vous maintenant et profitez de la fonction de lecture audio.
BotTalk
Derrière un cas atypique, celui deun trentenaire en plein doute alors qu’elle souhaite reprendre ses études pour se reconvertir, plus de 2700 autres jeunes étudiants et les apprentis vivent encore dans l’incertitude quant à l’avenir, des mois après avoir repris le travail. Quand recevront-ils le feu vert pour recevoir leur bourse et quel montant leur sera accordé ? Il y a une impression de déjà vu.
Pour réduire les retards chroniques, le Conseil d’État a renforcé les effectifs épuisés de son Office cantonal des bourses et de l’apprentissage (OCBE), victime d’un turnover important. Mais l’effet semble pour l’instant très limité. Il est vrai que les nouveaux arrivants mettent près d’un an avant de maîtriser la machine Tinguely qui leur a été confiée.
Alors, qu’en est-il des jeunes qui remplissent un dossier ? Face à la complexité administrative imposée, à commencer par le questionnaire d’éligibilité, nombre d’entre eux perdent pied. L’examen de quatre dossiers sur dix est donc retardé en raison d’un ping-pong de demandes de justificatifs pour les compléter. Et ça recommence chaque année.
Il n’est pas certain que la mise en service – en 2026 seulement – d’un nouveau système d’information, pour automatiser de nombreuses opérations, vienne à bout de cette usine à gaz. La faute à un cadre juridique qui multiplie les arguments ou qui ne prend pas en compte les configurations familiales de plus en plus diversifiées.
Lorsque les jeunes reçoivent leur décision de bourse, ils découvrent que celle-ci est calculée en tenant compte d’un forfait, sorte de minimum vital qui ne reflète en rien la réalité des charges qu’ils doivent honorer. Pendant ce temps, la précarité financière des étudiants perdure, poussant certains à abandonner leurs études pour travailler.
“Dernières nouvelles”
Vous voulez rester au courant de l’actualité ? « 24 Heures » vous propose deux rendez-vous par jour, directement dans votre boîte email. Ainsi, vous ne manquez rien de ce qui se passe dans votre canton, en Suisse ou dans le monde.
Autres bulletins d’information
Se connecter
Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.
2 commentaires