« Les Bleus ? Je n’y pense pas vraiment», avoue le joyau toulousain Gaël Dréan

« Les Bleus ? Je n’y pense pas vraiment», avoue le joyau toulousain Gaël Dréan
« Les Bleus ? Je n’y pense pas vraiment», avoue le joyau toulousain Gaël Dréan

Il est la sensation de cette première partie de saison au Club Toulonnais. A 24 ans, l’ailier Gaël Dréan confirme son année précédente (19 matches, 7 essais) et explose sous le maillot toulonnais en étant le co-meilleur buteur du Top 14 (10 essais en 9 matches, à égalité avec le Bayonnais Maqala). Avant l’arrivée des Harlequins, ce dimanche (14h), et un mois de janvier important pour confirmer la bonne période de l’équipe, cet ‘OVNI’ formé en Bretagne et passé par la Fédérale 1 à Rennes nous explique son bonheur et ses bonnes sensations. Avec humilité, surtout quand on parle des Quinze de .

Gaël Dréan, vous êtes actuellement co-meilleur buteur du Top 14. Qu’est-ce que cela vous apporte ?

Bien sûr, sur le plan personnel, c’est bien. Après, si on s’arrête là, on n’ira pas loin. Ce sont des essais qu’on marque grâce à ce qu’on fait en équipe le week-end. Donc c’est bien, mais ça ne veut pas dire grand chose.

Si on remonte un peu en arrière, y a-t-il eu un déclic, un moment qui a compté ? Ou est-ce une progression linéaire à vos yeux ?

Non, je pense que c’est assez linéaire. Cela va aussi avec la façon dont le groupe évolue cette année par exemple. C’est donc quelque chose qui suit son cours. C’est ma troisième année ici, je pense avoir fait un peu mieux chaque saison. Donc ça continue, c’est plutôt linéaire, je dirais.

Avec le statut de meilleur buteur, vous vous sentez plus fort ?

Plus fort ? Non, je ne dirais pas que je me sens plus fort. Je pense que ce sont les gens qui se concentrent beaucoup sur ces chiffres, ces statistiques, ces tests, d’une certaine manière. Je ne suis pas très différent, disons, du joueur de l’année dernière. Je pense que c’est un concours de circonstances. Cette année, nous pourrons peut-être séparer davantage les balles. J’ai pris peut-être plus d’occasions que l’année dernière, mais je ne me sens pas particulièrement plus fort en marquant ces essais.

Concernant le jeu du RCT, le manager Pierre Mignoni a déclaré qu’il fallait « libérer les talents ». Sentez-vous des développements concernant l’attaque ?

Oui, je le pense. Clairement. Sur les progrès que nous avons réalisés depuis le début de la saison. Au début, on n’a vraiment pas touché beaucoup de ballons dans les couloirs, pour les ailiers. Et là, on profite vraiment de ces derniers matchs. Nous marquons beaucoup plus. Alors oui, je pense que nous bénéficions de ce travail collectif.

Une équipe avec des ailiers qui marquent est-elle le signe d’une équipe qui se porte bien ?

Oui, je pense que, surtout à domicile, on réussit à faire avancer le jeu. Nous avons eu trois bonus offensifs lors des derniers matches. Je pense donc que lorsque nous les marquons, cela signifie peut-être que nous pouvons jouer de manière plus libérée, pour essayer plus de choses.

« Si nous continuons à faire ce que nous faisons, nous pourrions avoir de belles surprises »

Vous affronterez les Harlequins dimanche (14h). Ressentez-vous une ambiance particulière dans cette compétition ?

Il s’agit d’une compétition spéciale. Il y a beaucoup de jeu, il y a plus de rythme, les matchs sont plus intenses. Nous l’abordons donc définitivement différemment. Mais ça fait du bien de ressentir cette envie et cet enthousiasme autour de cette compétition.

La différence est-elle réelle entre le Top 14 et la Champions Cup ?

Peut-être en termes de rythme, oui. Après, sur certains matches de Top 14, on a un niveau très relevé. Déjà physiquement, je pense qu’on est le championnat où ça frappe le plus fort. Mais je pense qu’il y a les règles et l’arbitrage qui font qu’en Coupe d’Europe, le jeu va peut-être un peu plus vite.

A Toulon, l’engouement est très fort et lié à vos performances. Pensez-vous être légitime pour rêver d’un titre en fin de saison ?

Je pense que c’est beaucoup trop tôt. Par exemple, l’année dernière, nous avons connu un parcours assez désastreux en Champions Cup. Ici, on commence très bien. Je pense que nous ne devrions pas nous inquiéter. Et continuez ce que nous faisons. Normalement, si nous continuons à faire ce que nous faisons, nous pourrions avoir de belles surprises. Alors on verra. Ici, surtout quand on gagne, on se sent très bien. J’espère que nous continuerons sur notre bonne dynamique et que quelque chose de sympa nous arrivera avec ce groupe.

Il y a des progrès indéniables. Est-ce qu’il se passe quelque chose, comme le dit l’expression ?

Oui, je pense que nous allons bien. C’est une évolution qui dure depuis un certain temps. On a un groupe qui n’a pas beaucoup changé depuis deux ans. Nous nous connaissons donc de mieux en mieux. Nous travaillons sur les mêmes choses. Alors oui, on se sent un peu plus fort.

Nous avons parlé de vos performances. A la fin du dernier match, de nombreux jeunes supporters toulonnais sont venus à votre rencontre, pour des autographes ou pour gratter un maillot. Tout va très vite pour vous ?

Franchement, je n’y pense pas beaucoup. Les gens ici sont vraiment derrière nous. Ils sont super sympas. Comme on dit, il n’y a que des sourires, des encouragements, etc. Alors franchement, je prends ça avec joie et sourire, ça me fait plaisir, et ça les rend heureux. Je ne réfléchis pas trop. Je suis content d’être ici et je me sens très bien à Toulon.

Pensez-vous souvent à la Bretagne, après être passée par Lorient, Plouzané et Rennes ?

Oui, c’est sûr que je suis toujours tous les clubs dans lesquels je suis passé. Amis, famille, j’y ai beaucoup de relations. J’y retourne très souvent. Et c’est certainement une région qui me tient à cœur. Alors évidemment, c’est aussi à la maison. Alors oui, j’ai un bon lien avec la Bretagne.

Avez-vous besoin de chambres d’hôtes pour accueillir des Bretons en quête de soleil ?

(Rires) Je n’ai pas forcément beaucoup de chambres libres ! Mais oui, j’accueille avec plaisir les Bretons qui ont envie de soleil. Parce qu’ils m’accueillent à nouveau quand je veux aussi rentrer à la maison.

“Pierre (Mignoni) sait très bien me gérer”

Votre équipier Jérémy Sinzelle disait samedi dernier à votre sujet : « S’il a du caractère, on le calmera. » Avez-vous dû en rire ?

Oui, cela ne me surprend pas. Et il m’a en outre dit qu’il avait dit cela. Il l’a fait exprès. Il a dit ça pour me donner des pièces. On s’entend très bien avec ‘Jérém’. Quoi qu’il en soit, il est un peu comme notre père. Et je pense que si un jour cela arrive, il saura nous recadrer. Mais cela n’arrivera pas !

Il faut en quelque sorte parler de l’équipe de France avec vous. Qu’est-ce que cela signifierait et y réfléchissez-vous ?

Honnêtement, je n’y pense pas vraiment. Car aujourd’hui, nous sommes dans les deux compétitions avec Toulon. Nous avons des matchs importants chaque week-end. Je me concentre sur ce qui se passe à Toulon. Et j’avoue que je pense qu’on a déjà assez à faire ici pour que je puisse me faire des idées. Nous devons déjà travailler ici.

Est-ce que ça vous fait rêver ?

C’est évidemment le rêve de tout rugbyman français. Mais je ne vais pas beaucoup parler de ce sujet car il n’y a pas grand chose à dire.

Lorsque nous discutons de votre cas avec Pierre Mignoni, nous le sentons prudent et désireux d’apaiser le jeu. Pensez-vous que nous essayons de vous protéger ?

Je ne sais pas s’ils veulent me protéger ou non. Après, je n’ai pas forcément besoin d’être géré. Aucune astuce particulière n’est mise en place. Pierre sait ce qu’il fait. Je lui fais confiance.

Propos recueillis par Florent Germain, à Toulon

 
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