Manuel Valls évalue les mesures prises à « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Le gouvernement français a examiné mercredi 8 janvier un projet de loi pour la reconstruction de Mayotte, un archipel de l’océan Indien dévasté par le cyclone Chido, un texte qui doit permettre la mise en place “très rapide” de mesures.
Chido, le cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé la mort d’au moins 39 personnes le 14 décembre et fait plus de 5 600 blessés, selon le dernier bilan publié par les autorités.
Selon le ministère de l’Intérieur, il a également “complètement détruit” les logements précaires où vivent 100 000 personnes, dans ce département le plus pauvre de France.
Ce texte doit « faciliter l’hébergement et l’accompagnement de la population, ainsi que la reconstruction ou la réparation des infrastructures et des logements endommagés », a déclaré le ministre des Outre-mer Manuel Valls lors du rapport du conseil des ministres.
Il a estimé les mesures prises à « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Pour les mesures « structurelles » à plus long terme, notamment autour des questions d’immigration, de sécurité et de développement économique, le gouvernement prévoit un autre projet de « loi programme » qui sera élaboré d’ici trois mois.
Un texte « probablement incomplet »
Principale innovation, le texte vise à déroger « pendant deux ans » aux règles d’urbanisme et de commande publique, pour faciliter la reconstruction des écoles mais aussi des infrastructures et des logements touchés par la « plus grave crise de sécurité civile que le pays ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale», selon Manuel Valls.
Concernant les écoles, durement touchées alors que Mayotte est le département le plus jeune de France, « l’État ou l’un de ses établissements publics » pourra assurer leur construction, reconstruction ou rénovation à la place des collectivités territoriales jusqu’au 31 décembre 2027.
Le ministre a reconnu que le texte était “sans doute incomplet”, évoquant notamment “d’autres mesures très urgentes” comme la lutte contre l’habitat illégal, qui ne figure pas dans le projet de loi, ou celle contre l’immigration irrégulière.
“Nous ne laisserons pas Mayotte redevenir un bidonville”, a-t-il insisté, notamment en augmentant “les moyens des forces de l’ordre”.
“C’est une question délicate qui ne peut pas être résolue en claquant des doigts”, a souligné le ministre, alors que de nombreux habitants des quartiers informels de l’archipel ont déjà reconstruit leurs maisons.
“Je serai très clair, la priorité pour nous, c’est la reconstruction des maisons, des toits des Mahorais”, a-t-il poursuivi, excluant le relogement des habitants des bidonvilles – souvent des Comoriens sans papiers – pour ne pas donner de “prime à l’immigration irrégulière”. ».