Entre rumeurs, craintes et informations contradictoires, la régularisation fiscale volontaire occupe l’actualité économique au Maroc.
Il s’agit d’un mécanisme adopté par de nombreux pays, dont le Maroc, pour inciter les contribuables à se conformer à leurs obligations fiscales en déclarant volontairement des actifs ou des revenus préalablement dissimulés. Ce système s’accompagne souvent d’incitations telles que des pénalités réduites ou une confidentialité garantie.
Au Maroc, les « amnistiés » n’avaient à payer que 5 % d’impôt sur les sommes déclarées, contre 37 % s’ils étaient régularisés en 2025. « Lorsque la cotisation est versée au niveau bancaire, cette dernière ne transmet pas à la Direction générale de l’assurance. Aux Impôts (DGI) aucune information permettant l’identification du déclarant, afin de sauvegarder son anonymat», s’est également engagé le Maroc.
Selon un bilan non officiel établi par la presse marocaine auprès de la Direction générale des impôts, mercredi 1er janvier, le montant dépasse toutes les prévisions et constitue un record, étant vingt fois supérieur à celui obtenu lors de la précédente amnistie de 2020, avec plus de 100 milliards. dirhams. Mais les autorités marocaines ont démenti ce chiffre et l’ont qualifié d’« exagéré ».
Un responsable du ministère délégué chargé du Budget a souligné que les services de la DGI, les établissements bancaires, poursuivent toujours le processus de recouvrement des comptes, tout en rejetant les estimations avancées de 100 milliards de dirhams, jugées infondées et exagérées. Il a indiqué que les prévisions relatives aux régularisations fiscales des entreprises, via des dépôts des sommes correspondantes auprès des établissements bancaires, ne devraient pas dépasser 30 milliards de dirhams.
“Quant aux recettes fiscales générées par cette régularisation, calculées au taux de 5% sur les biens non déclarés, meubles et immobiliers, elles sont estimées à environ un milliard de dirhams”, indique la même source.
De son côté, l’Office des changes a annoncé, mardi 7 janvier, les résultats officiels de l’opération de régularisation spontanée des biens et avoirs détenus à l’étranger, révélant qu’à l’issue de ce processus, clôturé le 31 janvier 2024, le montant total déclaré à plus de deux milliards de dirhams, répartis sur 658 déclarations. Selon les données officielles, les montants déclarés sont répartis entre actifs financiers, biens immobiliers et liquidités.
La campagne de régularisation fiscale à laquelle elle est confrontée a été marquée par une grande frayeur sur les réseaux sociaux. Les autorités accusaient alors certains influenceurs d’avoir semé la panique. Ces influenceurs auraient produit des vidéos et des publications contenant « des données erronées sur une nouvelle taxe sur les comptes bancaires », « des saisies sur les comptes bancaires en 2025 sans préavis » et auraient lancé des appels à « ne pas déposer d’argent dans les banques ». Une campagne largement critiquée par les autorités marocaines qui n’ont cessé d’inciter les contribuables à régler rapidement leur situation fiscale.