Le 14 décembre dernier, l’archipel de Mayotte est ravagé par le cyclone Chido. Le bilan officiel fait état de 39 morts, mais on compte encore de nombreux disparus, et nombre d’habitations, précaires notamment, sont détruites. Depuis, les politiques y défilent, et à l’aide d’urgence succède les grandes ambitions pour mieux reconstruire le 101e département français : le premier ministre François Bayrou a annoncé l’interdiction des bidonvilles, et l’on attend toujours son plan “Mayotte Debout”, prévu pour le 3 janvier. Sur les îles, la colère des habitants est profonde : ils se sentent oubliés, moins considérés que les autres français. Bien que la départementalisation date de 2011, on parle encore sur l’archipel d’un “faux département”, pour mettre en avant la longue liste de différences de traitement entre Mayotte et l’Hexagone.
Pourquoi semble-t-il encore aujourd’hui, exactement 50 ans après le référendum sur le maintien de l’archipel dans la République française, que Mayotte occupe une place à part en France ? Quels ont été les effets de la départementalisation sur la société mahoraise ?
Que reste-t-il des traces du passé colonial entre la France et ce département ?
Pour aller plus loin :
– Nicolas Roinsard fait paraître Une situation post coloniale, Mayotte ou le gouvernement des marges, paru en 2022 aux éditions CNRS
