Trump menace d’annexer le Groenland, la n’y croit pas mais regrette le “retour de la loi du plus fort”

Trump menace d’annexer le Groenland, la n’y croit pas mais regrette le “retour de la loi du plus fort”
Trump menace d’annexer le Groenland, la France n’y croit pas mais regrette le “retour de la loi du plus fort”

Face aux vœux expansionnistes du dirigeant américain sur le Danemark, membre de l’Union européenne, Jean-Noël Barrot demande à la Commission européenne de « protéger » le continent « des ingérences ». Dans le cas contraire, le ministre des Affaires étrangères demande de « redonner à la sa capacité à se protéger ».

Le Quai d’Orsay hausse le ton contre Donald Trump et demande à l’Union européenne de prendre ses responsabilités. Réélu président des États-Unis en novembre et quelques jours avant son investiture, Donald Trump a annoncé vouloir prendre le contrôle du Groenland. Ce territoire autonome appartient cependant au Danemark, membre de l’Union européenne depuis 1973.

« Si la Commission européenne ne sait pas nous protéger contre ces ingérences ou ces menaces d’ingérence, alors elle doit redonner aux États membres, à la France, la capacité de se protéger », a lancé Jean-Noël Barrot, le ministre de l’Environnement. Affaires étrangères ce mercredi matin sur France inter.

L’annexion du Groenland, « une nécessité absolue »

Fin décembre, le milliardaire américain affirmait que le contrôle du Groenland par les Etats-Unis était une « nécessité absolue » pour « la sécurité nationale et la liberté dans le monde entier » avant d’évoquer à nouveau cette envie ce mardi 7 janvier lors d’une conférence de presse.

Son fils Donald Trump Jr. se rendait au même moment au Groenland pour une visite privée en tant que « touriste ».

Les propos de Donald Trump ont suscité un tollé au Groenland, et le Premier ministre de l’île autonome danoise, Múte Egede, a indiqué que le territoire ne serait « jamais à vendre ». « Nous ne perdrons pas le combat que nous menons depuis des années pour la liberté », a-t-il déclaré fin décembre.

« Le retour de la loi du plus fort »

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, n’a pas répondu officiellement au dirigeant américain, malgré les menaces à peine voilées de Donald Trump.

Interrogé mardi sur la garantie qu’il n’utiliserait pas les forces armées pour annexer le Groenland, territoire autonome du Danemark, Donald Trump a répondu “ne pas être en mesure de le garantir”.

« Est-ce que je pense que les États-Unis vont envahir le Groenland ? La réponse est non. Sommes-nous entrés dans une époque qui voit le retour de la loi du plus fort ? La réponse est oui », a-t-il continué à s’inquiéter. Jean-Noël Barrot sur France inter.

Il faut dire que l’île suscite l’intérêt depuis plusieurs années pour son sous-sol très riche en métaux rares et en uranium, indispensables à la production des batteries des voitures électriques et des éoliennes.

“Si nous décidons d’être faibles”, “peu de chance d’être respecté” par Trump

La Chine a étendu son influence au Groenland ces dernières années, au grand désarroi des États-Unis. De quoi pousser le milliardaire à jouer son propre rôle.

Lors de la présentation de sa feuille de route de politique étrangère aux ambassadeurs réunis à l’Élysée lundi, le chef de l’Etat avait déjà prévenu la Commission européenne.

“Si nous décidons d’être faibles et défaitistes, il y a peu de chances d’être respectés par les Etats-Unis d’Amérique du président Trump”, a jugé Emmanuel Macron, tout en se gardant visiblement de ne pas offenser les Etats-Unis.

Donald Trump “sait qu’il a un allié solide, un allié qu’il ne désestime pas”, a déclaré le locataire de l’Élysée, appelant à “la coopération” avec lui.

Le Canada et le canal de Panama dans le viseur

Le président élu pourrait-il réellement donner suite à son désir expansionniste ? La question est ouverte même si l’Américain a l’habitude de faire des déclarations fracassantes.

Membre de l’Union européenne qui garantit juridiquement la souveraineté territoriale de tous ses Etats membres, le Danemark est également membre fondateur de l’OTAN, largement financée par les Etats-Unis. En décembre dernier, le Danemark a également accepté la présence permanente des forces américaines sur son sol à travers un accord entre Copenhague et Washington.

Le Danemark n’est pas le seul pays touché par l’appétit territorial de Donald Trump. Il a déjà indiqué sa volonté d’annexer le canal de Panama construit par les Etats-Unis si le prix des péages pour les navires américains n’est pas réduit.

Le Canada est également dans le viseur de Donald Trump qui entend en faire « le 51e État américain » en le faisant « fusionner » avec son pays. Autant de visées expansionnistes qui, sur le papier, ont peu de chances d’aboutir.

 
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