La campagne électorale pour la Chambre d’Agriculture de l’Aude s’ouvre sur fond de crise

La campagne électorale pour la Chambre d’Agriculture de l’Aude s’ouvre sur fond de crise
La campagne électorale pour la Chambre d’Agriculture de l’Aude s’ouvre sur fond de crise

A partir de ce mardi 7 janvier 2025, la campagne pour les élections à la Chambre d’Agriculture de l’Aude débute officiellement. Retour sur les forces en présence et les enjeux d’une élection importante alors que la crise agricole fait rage.

Outre l’accompagnement technique et matériel des agriculteurs, la Chambre d’Agriculture est une assemblée incontournable de la profession. D’où l’importance de ces élections dont la campagne a été officiellement lancée ce mardi 7 janvier. Aux commandes de cette institution audoise, les élus de la majorité ont leur mot à dire sur les projets structurants ainsi que sur les subventions accordées à certains projets. Et les élus accèdent aux postes dans les instances représentatives locales (formation, foncier, environnement). Ce qui en fait des interlocuteurs privilégiés de l’Etat.

Alors qui succédera à Philippe Vergnes à la tête de la Chambre d’agriculture de l’Aude ? Les agriculteurs (agriculteurs, salariés, retraités, propriétaires terriens, groupements agricoles) relevant du ressort de la Chambre d’agriculture de l’Aude sont invités à voter par Internet ou par correspondance jusqu’au 31 janvier 2025 pour élire leurs représentants professionnels. Le vigneron de Névian et ancien leader du syndicat des vignerons de l’Aude, qui avait été élu à deux reprises sur la liste FDSEA, ne brigue pas un troisième mandat de six ans. Il a succédé à l’emblématique Guy Giva, vigneron au Château St-Léon dans le Minervois, président de 1995 à 2013 sous la bannière du même syndicat.

Il n’est donc pas surprenant que la liste FDSEA, conduite cette fois par le président des Vignerons Coopérators d’Occitanie et vice-président du Copa-Cogeca (groupe de défense des intérêts agricoles auprès de la Commission européenne), Ludovic Roux, qui reste toujours un grand préféré. D’autant qu’il ratisse une nouvelle fois large, contrairement à 2014 où les Jeunes Agriculteurs étaient partis seuls. Cette fois la liste syndicale FDSEA/JA est soutenue par le Syndicat des Vignerons de l’Aude, les Vignerons Indépendants, la Coopération Agricole Occitanie (LCAO), le Syndicat des Éleveurs de l’Aude (SELPA) et les Entrepreneurs des Territoires de l’Aude et des Pyrénées- Orientales.

Un mode de vote qui favorise celui qui arrive en premier

Dans l’Aude, c’est le vigneron Antoine Verdale, président de la cave coopérative de Trèbes, président de la Chambre d’agriculture de 1972 à 1989 qui entreprit le rapprochement du mouvement vigneron (cette catégorie représente plus de la moitié des agriculteurs du département) avec la FNSEA, syndicat marqué à droite de l’échiquier politique, qui prône une agriculture intensive et productiviste. Puissant président de la Confédération nationale des coopératives agricoles, ce leader incontournable de la viticulture audoise avait, en 1985, annoncé que sa propre fédération départementale rejoindrait la FNSEA. Un coup de tonnerre au pays du sud rouge et de l’historique Confédération générale des vignerons du Sud (CGVM).

Aujourd’hui, alors que l’agriculture est en pleine crise existentielle, la Coordination rurale et la Confédération paysanne, les deux autres listes présentes, voudraient voir les cartes du jeu redistribuées. Face à la FNSEA, cogestionnaire de l’agriculture française depuis plus de 40 ans, ils ont proposé deux visions différentes de l’agriculture. La Coordination est née en 1995 dans le Gers, en réaction à la réforme de la PAC en 1992 et en opposition à la FNSEA. Situé à droite, voire à l’extrême droite, il est opposé aux traités de libre-échange, et plus généralement aux normes et réglementations. La Confédération est née en 1987 du rapprochement de deux courants dissidents nés au sein même de la FNSEA. Il est classé plutôt à gauche. Loin des pratiques intensives, elle défend le paysan et une agriculture respectueuse de l’environnement.

Aux dernières élections dans l’Aude, la Coordination rurale et la Confédération paysanne ont obtenu, dans la circonscription la plus importante, celle des agriculteurs et assimilés, respectivement 19% et 24% des voix contre 56% pour la FDSEA/JA. Mais au final, ils n’avaient rassemblé que deux élus chacun. Car le mode de vote favorise celui qui arrive en premier car il obtient immédiatement la moitié des sièges. Le reste est réparti en fonction du nombre de voix. Cette précision est importante puisque les 14 millions d’euros du fonds d’investissement syndical sont répartis en fonction du nombre de voix et de sièges obtenus. Au niveau national, l’alliance FNSEA/JA détient, depuis 2019, toutes les chambres d’agriculture, soit 84, sauf quatre où elle n’a obtenu que 55% des voix (21% pour la Coordination rurale et 19% pour la Confédération paysanne).

 
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