Dakar, 7 janv (APS) – La loi n’autorise pas le recours à la médiation lorsque le litige porte sur certaines infractions, celles portant atteinte à l’ordre public par exemple, a rappelé le professeur de droit privé Ndiaw Diouf, ancien doyen de la faculté de droit de l’Université Cheikh- Université Anta-Diop de Dakar.
« Il faut dire que la médiation ne peut pas être mise en œuvre lorsque certaines infractions sont commises. Lorsqu’il y a des infractions qui portent essentiellement atteinte à l’ordre public, on ne peut pas envisager la médiation”, a déclaré M. Diouf.
L’associé en droit privé s’est entretenu avec l’APS sur les notions de médiation, d’arbitrage et de conciliation, à la suite d’une formation qu’il a dispensée aux côtés d’autres experts, en décembre, à Dakar.
“Il existe ce que l’on appelle la médiation pénale, mais elle concerne essentiellement les infractions qui portent atteinte aux intérêts des individus, en matière d’abus de confiance ou d’escroquerie par exemple”, a-t-il précisé. -il a expliqué.
Ndiaw Diouf souligne que « lorsqu’il y a des troubles graves à l’ordre public, lors de manifestations qui dégénèrent par exemple, on ne peut pas envisager une médiation ».
Il précise également que « tous les litiges ne peuvent pas donner lieu à une médiation ou à un arbitrage ». « En matière de divorce, par exemple, on ne peut pas recourir à l’arbitrage… »
« Ce sont des circuits de déjudiciarisation dont le rôle est de désengorger les tribunaux » […] Pour la médiation, nous avons les centres de justice, par exemple. Pour l’arbitrage, nous disposons de centres d’arbitrage, de médiation et de conciliation. Nous avons également un arbitrage devant la Cour commune de justice et d’arbitrage », a-t-il déclaré.
Cette juridiction régionale dont il parle est celle de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique. Il appartient à 17 pays africains.
« Les parties choisissent de ne pas s’adresser à un juge d’État. Ils choisissent de se présenter devant une personne chargée occasionnellement de la mission de juger », a poursuivi Ndiaw Diouf pour expliquer l’arbitrage.
« Il y a une médiation institutionnalisée : on s’adresse à une institution comme une maison de justice. Mais cette médiation peut se faire en dehors des tribunaux », a-t-il précisé.
Dans certains litiges, “on ne va pas devant une institution, ce sont les parties elles-mêmes qui organisent l’arbitrage et choisissent leur arbitre”. […] Nous n’allons pas recourir au service d’une institution comme la maison de justice. Les parties peuvent organiser elles-mêmes la procédure de médiation ou de conciliation. C’est ce qu’on appelle la procédure ad hoc », a-t-il expliqué.
FSE/ASG