Trudeau est en baisse, mais les combats des libéraux sont loin d’être terminés

Il a fallu une majorité de ses députés pour le pousser hors du ring, mais Justin Trudeau raccroche finalement ses gants de boxe.

La bataille était toujours d’actualité pour celui qui, lorsqu’il a tiré sa révérence lundi, se décrivait encore comme combattant. Sauf qu’il était devenu le seul à croire qu’il était le mieux placé pour s’imposer face à Pierre Poilievre aux prochaines élections.

Beaucoup dans les rangs libéraux poussent un soupir de soulagement en le voyant partir. Ils devront suivre ce soupir d’une profonde inspiration, car ils sont sur le point de plonger dans une période d’intense vulnérabilité… non seulement pour leur parti, mais aussi pour le pays.

Après avoir été élevé au rang de sauveur lorsqu’il a pris la tête du Parti libéral en 2013, Justin Trudeau est devenu au fil des années le bouc émissaire de tout ce qui ne va pas au Canada.

Tant qu’il était là, c’était lui qui recevait les gifles.

Maintenant qu’il a annoncé qu’il allait céder les rênes de son parti politique à l’issue d’une course à la direction dont les règles sont encore inconnues, les pièges auxquels sont confrontés les libéraux vont se multiplier.

Le premier grand défi sera celui de l’unité. Les libéraux ont la réputation peu enviable de faire des blagues en coulisses.

Justin Trudeau était considéré comme le sauveur du Parti libéral du Canada par de nombreux militants lorsqu’il en a pris les rênes le 14 avril 2013. (Photo d’archive)

Photo : La Presse Canadienne / Sean Kilpatrick

Lorsqu’il a été élu chef en 2013, Justin Trudeau avait prédit la fin des divisions internes. Peu importe que vous soyez un libéral de Chrétien, un libéral de Turner, un libéral de Martin ou tout autre type de libéral.avait lancé le jeune chef. L’ère des clans au sein des libéraux prend fin ce soir.

Avec son départ, verra-t-on naître un clan Freeland ? Un clan Carney ? Un clan LeBlanc ?

Lors d’une course à la direction, les divisions au sein du parti seront plus visibles et potentiellement plus dommageables.

Rafraîchir la marque libérale

Celui qui prendra la place de chef aura aussi devant lui la tâche titanesque d’effacer le nom de Justin Trudeau de la marque libérale, alors que les deux sont devenus pratiquement synonymes.

Après des années de malchance, incapables de décoller sous la direction de Stéphane Dion ou de Michael Ignatieff, de nombreux libéraux voyaient en Justin Trudeau le sauveur qui ressusciterait le parti de ses cendres. L’enthousiasme pour lui était si grand qu’il était tentant de tout miser sur le même cheval. L’attention des Canadiens s’est concentrée sur le chef, laissant peu de place aux voix dissonantes au sein du parti.

Après avoir fait sortir le parti de terre, Justin Trudeau en sera-t-il le fossoyeur ?

Annonçant qu’il démissionnerait lorsqu’un remplaçant lui serait trouvé lundi, le Premier ministre a insisté sur le fait que son parti était une institution importante dans l’histoire de notre grand pays.

Son successeur n’aura cependant que peu de temps pour donner un nouveau visage à cette affaire. institution. La course à la direction s’annonce très courte et le pays pourrait être plongé dans des élections dès la fin mars.

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Justin Trudeau a mis fin au suspense sur son avenir politique en annonçant aux Canadiens qu’il quittera ses fonctions de premier ministre et de chef du Parti libéral du Canada dès que le parti aura un nouveau chef.

Photo : Reuters / Patrick Doyle

Manœuvrer dans un délai extrêmement serré deviendra le troisième défi d’un parti dont la coupe est déjà pleine.

Les trois chefs des partis d’opposition ont envoyé un signal clair : ils n’ont pas l’intention de faire de cadeaux à celui qui prendra la place de Justin Trudeau. Au contraire : ils ont tous clairement exprimé leur intention de tenter de vaincre le gouvernement libéral à la première occasion. À tel point que des élections pourraient être déclenchées à la reprise des travaux, à la fin mars, par un vote sur les crédits budgétaires ou sur le discours du Trône, par exemple.

Ainsi, non seulement les candidats à la direction n’auront que quelques semaines pour tenter de convaincre les militants libéraux qu’ils sont les mieux placés pour les diriger, mais le vainqueur n’aura probablement pas le temps de faire ses preuves au Parlement avant de devoir tenter de conquérir le cœur des électeurs. l’électorat.

Mais le principal défi auquel sont confrontés les libéraux est bien plus grand qu’eux : celui de gérer les relations entre le Canada et les États-Unis, à moins de deux semaines de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

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Le président élu Donald Trump a une nouvelle fois évoqué l’idée de faire du Canada le « 51e État ». (Photo d’archives)

Photo : Reuters / Jim Bourg

Le président élu n’a pas perdu de temps et a profité du départ annoncé de Justin Trudeau pour évoquer une nouvelle fois l’idée de faire du Canada le 51ème État américain.

Si les menaces proférées par Donald Trump peu après sa victoire électorale se réalisent, le Canada sera frappé d’ici fin janvier par des tarifs douaniers de 25 % sur tout ce qu’il exporte vers les États-Unis.

La guerre tarifaire s’annonce d’autant plus complexe que les ministres qui ont noué des relations avec leurs homologues américains pourraient devoir mettre leurs portefeuilles de côté lors de la course à la direction.

Selon nos informations, l’actuel ministre des Finances, Dominic LeBlanc – qui était présent au fameux dîner à Mar-a-Lago fin novembre – envisage sérieusement de prendre sa place sur les starters. Il a reçu de nombreux appels de ministres, de députés, d’organisateurs et de chefs de partis provinciaux et ses réflexions ont été avancées.

Chrystia Freeland, qui a dirigé la renégociation duALÉNAde son côté, multiplie les appels pour sonder son soutien.

À l’aube d’une période de grande incertitude, le Canada se trouve dans une position de faiblesse. C’est un gouvernement de transition qui devra faire face à un président belliqueux. Un président qui, justement, jure par la force.

 
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