Pouvons-nous tout pardonner, même les crimes les plus ignobles ? Peut-être pas, mais certains pensent qu’une approche de justice réparatrice peut aider les victimes d’actes criminels à tourner la page. C’est du moins le pari fait par Bérénice, la protagoniste de la nouvelle série Ma fautebroadcast from Tuesday evening on ICI TÉLÉ and ICI TOU.TV.
Bérénice, interprétée par Mélissa Désormeaux-Poulin, travaille comme médiatrice dans un centre de justice réparatrice, un concept relativement peu courant qui se présente comme un complément à la justice pénale. Son travail consiste à promouvoir le dialogue entre les victimes d’actes criminels et les personnes qui les ont commis afin de réparer le préjudice causé et de favoriser la réinsertion sociale des accusés.
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Elle n’a pas choisi ce métier par hasard : 25 ans plus tôt, lors d’une fête de fin d’année, elle a été témoin d’une agression brutale qui a coûté la vie à son amie Vania (Lou Thomson) et l’usage de ses quatre membres à une autre amie, Rémi (Dany Boudreault). Elle fait maintenant face au meurtrier David Fraser (Maxim Gaudette), qui a obtenu une libération conditionnelle après 23 ans derrière les barreaux.
La série en 12 épisodes d’une heure est écrite par Chantal Cadieux et réalisée par Myriam Bouchard, qui ont toutes deux vécu un féminicide autour d’elles à différents moments de leur vie.
La première fois que j’ai écrit un texte, c’était à la suite d’un fémicide survenu dans mon entourage proche, alors que j’avais 14 ans. J’ai écrit le film Ils étaient cinq (2004), mais ce qui m’a parlé, c’est de savoir comment ça se passe 25 ans après
a expliqué Chantal Cadieux lors du visionnage presse de la série lundi à -.
Bérénice (Mélissa Désormeaux-Poulin), Rémi (Dany Boudreault), Marie-Dominique (Jessica Barker) and Lysanne (Cynthia Wu-Maheux) mark the 25th anniversary of the death of Vania (Lou Thompson), their teenage friend.
Photo : Éric Myre
Discussion ouverte autour d’un sujet polarisant
Chantal Cadieux est consciente que le sujet de Ma faute risque de diviser l’opinion publique. Cette division se ressent également parmi les personnages eux-mêmes, qui réagissent tous différemment au concept de justice réparatrice.
Il y a par exemple Lysanne (Cynthia Wu-Maheux), l’amie graphiste qui reste très sceptique quant à la possibilité d’une réhabilitation de David et, à l’autre extrémité du spectre, Rémi, ouvert à entreprendre une démarche de réhabilitation. médiation avec son agresseur même si ce dernier l’a confiné dans un fauteuil roulant.
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Maxim Gaudette dans le rôle de David Fraser, un meurtrier qui tente de se réhabiliter après un quart de siècle derrière les barreaux.
Photo : -
Chantal Cadieux a eu l’intelligence de nous emmener dans un autre voyage. Je pense que chaque personne qui regardera Ma faute va pouvoir dire : “Ah oui, je réagirais comme ça”
explains Mélissa Desormeaux-Poulin.
C’est un sujet très polarisant, mais le fait d’ouvrir le débat, de ne pas faire comme si cela n’existait pas, c’est déjà un progrès.
Même si la série présente la justice réparatrice comme un outil supplémentaire proposé aux victimes et à leurs agresseurs, elle n’est jamais considérée comme un substitut à la justice pénale. Il s’agirait plutôt d’un prolongement de celui-ci, selon l’actrice. Chantal Cadieux insiste aussi sur le fait que le pardon n’est pas nécessairement au cœur de la démarche.
Le pardon n’est pas le but, il n’est pas du tout obligatoire. On ne peut pas tout pardonner, mais on peut sans doute accepter les choses pour continuer à vivre et vivre mieux, tous ensemble.
Un groupe de jeunes soudé
La série Ma faute met également en vedette Jessica Barker dans le rôle de Marie-Dominique Ross, épouse et soignante de Rémi, ainsi que Sacha Charles, Marie-Thérèse Fortin et Marcel Leboeuf. Plusieurs jeunes acteurs et actrices complètent le casting dans de nombreux retours en arrière (ou flashbacks) qui revient sur la soirée fatidique de 1999.
Outre Lou Thomson dans le rôle de Vania, on retrouve également Rosalie Pépin (jeune Bérénice), Léokim Beaumier-Lépine (jeune David Fraser), Catherine Simon (jeune Marie-Dominique), Kevin Raymond-Jean (jeune Rémi) et Inès. Desfossés (jeune Lysanne). L’alchimie entre les jeunes interprètes, dont certains faisaient leur première expérience sur le plateau, est palpable.
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Lou Thomson dans le rôle de Vania et Inès Desfossés dans celui de la jeune Lysanne
Photo : Médias Sphère
La série Ma faute est présenté dès mardi à 20 h sur ICI TÉLÉ et ICI TOU.TV. Les personnes abonnés à ICI Tou.tv Extra pourront également regarder en premier l’épisode suivant chaque semaine à partir du mardi à 21h.
Avec les informations de Nabi-Alexandre Chartier
