Publié le 7 janvier 2025 à 06h35. / Modifié le 7 janvier 2025 à 06h35.
3 minutes. en lisant
Incidences
Ancien ambassadeur, François Nordmann partage chaque mardi ses réseaux et ses informations sur les coulisses de la diplomatie.
Trouver toutes ses chroniques
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a accordé une interview à la fin de l’année dernière aux journaux du groupe Tamedia. Il y a présenté son analyse de la situation internationale. Il a pour l’essentiel repris le discours qu’il avait prononcé le 17 avril 2024 au Forum économique UBS à Zurich. La Suisse est au centre d’un « cercle de feu » : la guerre en Ukraine, les conflits armés dans le Caucase et autour de la Méditerranée, les guerres au Moyen-Orient et au Sahel. Les grandes puissances sont revenues à une politique basée sur la force. Les institutions internationales ne fonctionnent plus, le commerce mondial est en déclin, un nouvel ordre mondial est en train de naître sans qu’on sache à quoi il ressemblera. Et de souligner l’importance stratégique qui s’attache à des relations « stables, prévisibles et sereines » avec nos voisins et avec l’Union européenne. Le chef du DFAE reste sceptique quant à l’évolution de la situation en Syrie et appelle à une approche attentiste. La seule touche de lumière dans ce tableau sombre était qu’il prévoyait la possibilité d’un cessez-le-feu en Ukraine en 2025. Ce qui ressort de ces déclarations, c’est que la Suisse assiste passivement à la bataille des titans qui se déroule sous son balcon, tout en craignant que sa pelouse ne soit détruite. être piétiné. Toutefois, au Conseil de sécurité, la Suisse a pris des positions claires, sans doute plus faciles à exprimer à New York qu’à Berne.
Depuis, on a appris le 30 décembre que la Suisse allait présider l’OSCE en 2026, une organisation que le chef du DFAE avait qualifiée au printemps dernier d’« incapable d’agir »… Pour la troisième fois en trente ans, la Suisse exercera la présidence. de cette organisation, qui célèbre cette année le demi-siècle de son acte fondateur. En 2014, une équipe de 20 diplomates et un budget de 28 millions de francs ont permis à la Suisse de mettre en avant la présidence de M. Didier Burkhalter, qui était en même temps président de la Confédération. Personne n’avait prédit que la guerre en Ukraine dominerait l’agenda de l’organisation. La position suisse n’était cependant pas conforme à celle de l’UE : la Suisse estimait que la Russie devait être incluse dans l’architecture de sécurité européenne, malgré l’annexion de l’Ukraine. Nos partenaires ne partageaient pas cet avis : la Russie doit d’abord restituer la Crimée. La Suisse a obtenu un premier succès significatif en proposant la création d’un corps d’observateurs envoyés sur le terrain, notamment dans le Donbass, puis la France et l’Allemagne ont repris l’initiative diplomatique. Ces pays ont négocié avec la Russie et l’Ukraine ce qui est devenu l’accord de Minsk, dont la mise en œuvre a été confiée à l’ambassadrice de Suisse Heidi Tagliavini. La présidence suisse a également été obligée de mener des actions communes avec la Serbie, qui devait lui succéder à la tête de l’organisation en 2015.
Le Temps publie des chroniques, rédigées par des membres de la rédaction ou des personnes extérieures, ainsi que des avis et tribunes, proposés à des personnalités ou demandés par elles. Ces textes reflètent le point de vue de leurs auteurs. Ils ne représentent en aucun cas la position des médias.
Envie de lire tous nos articles ?
Pour CHF 29.- par mois, profitez d’un accès illimité à nos articles, sans engagement !
je m’abonne
Bonnes raisons de s’abonner au Temps :
- Accès illimité à tout le contenu disponible sur le site.
- Accès illimité à tous les contenus disponibles sur l’application mobile
- Plan de partage de 5 articles par mois
- Consultation de la version numérique du journal à partir de 22h la veille
- Accès aux suppléments et à T, le magazine Temps, au format e-paper
- Accès à un ensemble d’avantages exclusifs réservés aux abonnés
Vous avez déjà un compte ?
Se connecter
suisse