Mais pour cela, il fallait que la Métropole de Lyon entame le « le plus grand projet de décontamination et de renaturation des berges du Rhône » (dit l’agence de l’eau citée par Pierre Athanaze) jamais atteint.
Et comme souvent, Pierre Athanaze, vice-président environnement à la Métropole de Lyon, a découvert au passage à quel point les opérations à réaliser étaient plus importantes que prévu.
« Petit ruisseau, grand chantier »il admet.
Ruisseau phréatique, le Rize émerge dans le parc de Miribel-Jonage et commence son petit parcours dans la commune de Décines. Puis elle entre à Vaulx-en-Velin pour être enterrée (enterrée) sur 800 mètres le long de la zone industrielle qui porte son nom.
La canalisation du cours d’eau remonte aux années 1960 avec la création de cette zone industrielle. Plus loin, la Rize émerge, le long de l’avenue Grandclément de Vaulx, pour finir par se jeter dans le canal du Jonage et y disparaître. Cela signifie que le Rize se jette dans le Rhône et déverse toute la pollution accumulée au cours de son cours, notamment lorsqu’il coule aux côtés des entreprises qui y sont implantées.
Pour Pierre Athanaze, la première phrase de l’opération « Save the Rize » consistait à faire la tournée de tous les industriels participants « parfois sans même le savoir, en envoyant de l’eau non traitée dans les sorties d’eau de rivière par erreur de raccordement » à la pollution du cours d’eau.
Le décompte final (loin des 10 ou 20 initialement estimés) donne 151 entreprises qui, dans des proportions très variables les unes des autres, participent à la pollution du Rize. Toutes ces entreprises ont été visitées, et toutes seront aidées par les services techniques de la Métropole pour mettre en conformité leurs rejets polluants, ce qu’elles ont jusqu’en 2025 pour se mettre en conformité.
Puis – en 2026 – il sera temps d’agir sur le Rize lui-même, et de lancer l’opération de renaturation de ce cours d’eau mythique (une rivière souterraine qui se jette dans le Rhône après avoir serpenté sous Villeurbanne et Lyon) et tout à fait réel. Pour ce faire, la Métropole de Lyon va redessiner un cours d’eau à quelques mètres de l’actuel (qui n’est pas le lit historique du fleuve) et assainir les milliers de mètres cubes de sédiments pollués qui s’y trouvent.
Le tracé définitif, à quelques mètres près, n’est pas encore tracé : des études de sol restent à faire pour ne pas passer sur une poche de graviers et risquer de perdre toute l’eau. Mais la première pelle arrive bientôt : « Je peux vous dire que lorsque ce projet sera mené à bien, je serai le vice-président le plus heureux »conclut Pierre Athanaze en souriant.
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