Par
Nicolas Giorgi
Publié le
6 janvier 2025 à 17h45
« Tout sera remis en ordre pour la rentrée. » Telle était la promesse faite par Franck Pia (UDI), maire de Beauvais (Oise), au lendemain du saccage des classes d’une école primaire Alphonse Daudetainsi qu’une annexe de l’école Charles Perraultau ZUP Argentine la veille de Noël. L’élu avait alors qualifié les auteurs de ces actes de « crétins qui n’ont pas de limites ». Pari tenu ce lundi 6 janvier, jour de la rentrée scolaire.
Un ordinateur portable détruit, des bureaux complètement retournésplacards en désordre et matériel scolaire au sol… Même si aucun vol n’est à déplorer, l’école se retrouve dans un mauvais état.
En ce jour de reprise, le recteur de l’académie d’Amiens Pierre Moya ainsi qu’une délégation d’élus de la ville étaient aux côtés des élèves et enseignants dès 8h30.
« Comment ont-ils pu entrer dans l’école comme un moulin ? »
Pourtant, le traumatisme est grand.
Nous en avons parlé à la maison avec mes enfants. S’ils ne sont pas conscients de la gravité de cet acte, ils redoutent de retourner en classe. Ils se demandent pourquoi c’est leur école, et pas une autre, qui a été touchée.
« Le mien est petit, il a 6 ans, donc il ne s’en rend pas encore vraiment compte. Mais je pense que c’était quand même important qu’on explique les choses aux enfants », reconnaît Jennifer, une autre parent, pour qui de nombreuses questions restent encore sans réponse dans ce dossier.
“Comment se fait-il qu’ils aient pu entrer à l’école comme dans un moulin ? Des données personnelles ont-elles été volées ? Nous n’en savons rien et cela nous inquiète beaucoup.
Ce n’est pas la première fois que cette école est visée, selon elle. « On a déjà vu des poubelles brûler à l’extérieur, mais il n’y a jamais eu autant de dégâts à l’intérieur. »
« L’école est haute »
Devant le portail de l’établissement, un message d’avertissement était enregistré : “Vous détruisez une école, vous détruisez l’avenir des enfants !” » Un slogan que Pierre Moya, le recteur de l’académie d’Amiens, a fait sien.
J’ai été vraiment choqué d’apprendre cela et j’ai une réelle empathie avec toute l’équipe pédagogique. Car ce n’est pas n’importe quel service public auquel nous nous attaquons. C’est le service public de l’immatériel, celui qui sert aux enfants à devenir des citoyens libres et éclairés.
Par sa présence, le représentant du Ministre de l’Éducation Nationale voulait montrer que l’école de la République était « droite, solide et résistante ». Il a également félicité les services de la ville de Beauvais pour cette restauration express. « Une véritable prouesse pendant les fêtes de fin d’année ! »
La facture s’élève à (au moins) 10 000 euros
Concernant les frais de réparation, la Ville estime actuellement la réparation des équipements endommagés à 10 000 euros. Mais il faudra probablement recommander des tablettes numériques, endommagées lors du saccage de l’école, ce qui pourrait encore alourdir la facture.
La vidéosurveillance va être repensée, assure le maire
La question est sur toutes les lèvres depuis cette triste nuit du 23 décembre. Faut-il ajouter de nouvelles caméras dans cet établissement comme le réclament parents et professeurs ? D’autant plus que d’ici 2027cette école devrait être fusionnée avec le nouveau groupe scolaire Samuel Paty.
Vaut-il la peine d’installer un système de surveillance complet et coûteux pendant seulement deux ans ? C’est toute la question.
« De toute évidence, la vidéosurveillance existante autour de l’école ne suffit pas. Il faut donc faire le lien avec la vidéo sur tous les sites, dans les trois écoles (Perrault, Daudet et Rostand). Nous étudierons également des solutions autour des caméras mobiles », confirme le maire, pour qui la priorité, dans un premier temps, était de « remettre de l’ordre dans l’école ».
Concernant l’avancée de l’enquête menée pour identifier les auteurs, celle-ci semble pour le moment au point mort. “Je n’ai pas encore de nouvelles”, a indiqué l’élu.
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