10 ans après l’attentat contre Charlie Hebdo, le cœur des caricatures de Cabu et Wolinski bat toujours

10 ans après l’attentat contre Charlie Hebdo, le cœur des caricatures de Cabu et Wolinski bat toujours
10 ans après l’attentat contre Charlie Hebdo, le cœur des caricatures de Cabu et Wolinski bat toujours

Dans deux ouvrages distincts publiés aux éditions Cherche Midi, se succèdent les dessins de deux journalistes tués par les frères Kouachi. Un devoir de mémoire, 10 ans après un attentat qui a marqué la et le monde.

Défendre haut et fort la liberté d’expression. Sans aucune crainte, aucune appréhension. Même dix ans après l’attentat qui a coûté la vie à 12 personnes, dont cinq grands caricaturistes du journal satirique Charlie Hebdo. Cabu, Wolinski, Charb, Honoré, Tignous.

Alors que l’on célèbre aujourd’hui le triste anniversaire de cette date terrible, le 7 janvier, ancrée dans l’esprit des Français, qui a marqué un tournant terroriste sans précédent, le pays tout entier se souvient des visages des victimes. Celles également d’Ahmed Merabet, policier qui a tenté d’intercepter les assaillants, de Cherif et Said Kouachi, les deux terroristes, mais aussi de Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Michel Renaud, Elsa Cayat et Bernard Maris.

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Deux livres à retenir

Malgré les menaces qui persistent contre les journalistes de Charlie Hebdo – la dernière attaque en date remonte à 2020, lorsqu’un jeune Pakistanais avait tenté d’assassiner deux personnes devant les anciens locaux – la liberté de ton n’a jamais été enterrée. Que ce soit dans le numéro « historique » paru ce mardi, dont la Une montre un lecteur dudit numéro, assis sur un fusil. “Charlie Hebdo, indestructible”. A l’intérieur, 40 caricatures pour « rire de Dieu ».

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Mais aussi en librairie, où les dessins de Cabu et Wolinski s’imposent encore comme des armes de résistance. Le 2 janvier, deux livres retraçant leur art ont été publiés aux éditions Cherche Midi. Pour le premier, il s’agit d’une nouvelle édition de « Cabu, aussi aussi Cons », un recueil de 300 dessins, dont 50 inédits. Pour le second, même format : « Wolinski, fou amoureux ». À l’intérieur, les dessins qui l’ont rendu célèbre en tant que « folle ».

Cabu préfacé par Riss

Dans le livre consacré à Cabu de 304 pages, seules quatre d’entre elles sont destinées au texte : la préface. Pour cette nouvelle édition, c’est Riss, le dessinateur qui a succédé à Charb à la tête de Charlie Hebdo, qui l’a signée. « Cabu a tout dessiné, tout caricaturé. Cabu était la référence de tous les caricaturistes », salue-t-il.

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Le livre est divisé en 13 chapitres, tous faisant référence aux personnages que le dessinateur a caricaturés : les ploucs, les racistes, les politiques, le showbiz mais aussi la religion. On y retrouve des dessins de Chirac, Mitterrand, De Gaule, puis du Pape, des imams, des rabbins.

« D’un simple trait, comme une coupure dans la bêtise environnante, il a donné forme à une sorte de vérité et de postérité par la caricature », écrit Riss, comparant son « coup de crayon » à un « coup de génie ». Les 300 dessins, dont trois inédits, « démontrent tous la liberté d’expression », insiste la maison d’édition. “Une liberté qui lui a coûté la vie le 7 janvier 2015.”

Wolinski, « fou amoureux » au trait incisif

Georges Wolinski était « fou des femmes ». C’est du moins ce qu’écrit son épouse, Maryse, auteur de la préface. Une « folle d’amour, folle des femmes, pour qui rien n’était plus beau dans la nature que le corps féminin », écrit-elle.

Dans les 112 pages du livre, les dessins de Wolinski, en noir et blanc, se succèdent. A l’intérieur, des allusions – parfois très franches – au sexe, à la sexualité des Français et des hommes. “On retrouve un trait incisif et l’humour qui lui ont permis de dissimuler sa délicatesse d’amant perpétuel”, salue la maison d’édition.

Maryse précise. « Il aimait tout des femmes : leurs seins, leurs hanches, leurs fesses, leurs cheveux, leurs talons, leur voix… ». Avant de conclure. “Cet homme, un jour de juillet 1971, m’a épousé dans un petit village de Normandie […] et m’a fait passer la plus belle nuit d’amour, dans un champ, à la lumière des étoiles”

Dix ans plus tard, ces livres contribuent au devoir de mémoire. Rappelez-vous, pour ne jamais oublier. Pensez-y aussi, pour ne pas laisser l’art de la caricature s’effacer. Un art qui, depuis 2015, s’affaiblit.

 
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