En annonçant sa démission lundi, Justin Trudeau a précisé qu’il demeurera à la tête du Parti libéral du Canada et du gouvernement le temps que son parti choisisse la personne qui lui succédera. Que savons-nous de cette prochaine course à la direction ?
La course à la direction doit Normalement
prendre au minimum quatre mois, selon les responsables du parti. Mais avec le retour prévu du Parlement le 24 mars, après la prolongation accordée le 6 janvier, la course se déroulera visiblement sur une période plus courte.
Quelques règles de la Constitution du parti devront probablement être modifiées pour accélérer le processus. Le président du Parti libéral du Canada, Sachit Mehra, a annoncé lundi qu’il convoquerait une réunion du Conseil national. cette semaine pour lancer le processus démocratique pancanadien de sélection d’un nouveau chef de parti
.
Qui pourrait succéder à Justin Trudeau ?
Même si aucune personnalité libérale n’a ouvertement annoncé sa candidature, plusieurs noms circulent déjà au sein du parti et dans les médias.
Chrystia Freeland, ancienne vice-première ministre et ministre des Finances (photo d’archives)
Photo : Associated Press / Sait Serkan Gurbuz
Selon un sondage Spark Advocacy réalisé entre le 21 et le 23 décembre auprès de 2 500 personnes au Canada, l’ancienne vice-première ministre Chrystia Freeland serait la meilleure candidate pour diriger le Parti libéral selon 23 % des répondants. L’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, serait le choix de 17 % des participants, tandis que 13 % des sondés opteraient pour l’actuelle ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.
Parmi les électeurs libéraux ayant répondu à ce sondage, Chrystia Freeland arrive en première position, avec 26 %, Mark Carney arrive en deuxième position avec 18 % et Mélanie Joly est troisième, avec 11 %.
Autres candidats potentiels à la direction recueillant entre 8 et 10 % de soutien : l’actuel ministre fédéral des Finances Dominic LeBlanc, l’ancienne première ministre de la Colombie-Britannique Chrystia Clark, le ministre fédéral de l’Industrie, François-Philippe Champagne, ou encore la ministre fédérale des Transports, Anita Anand.
Autre candidature potentielle évoquée jusqu’ici : celle de Jonathan Wilkinson, ministre des Ressources naturelles.
Plusieurs ministres ont remercié Justin Trudeau après son annonce lundi, mais aucun d’entre eux n’a commenté la course à venir.
Dans un très court message sur je lui ai souhaité, ainsi qu’à sa famille, le meilleur
.
De son côté, Mark Carney, qui avait été pressenti pour remplacer Mme Freeeland aux Finances, a écrit sobrement sur X : Merci, Monsieur le Premier ministre, pour votre leadership, vos nombreuses contributions au Canada et les sacrifices que vous et votre famille avez consentis au nom de la fonction publique. Nous vous souhaitons le meilleur dans vos prochains chapitres.
Ouvrir en mode plein écran
Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada (photo d’archives)
Photo : La Presse Canadienne / Darryl Dyck
Avant l’annonce de la démission de M. Trudeau, M. Carney a lancé plusieurs appels pour évaluer son soutien au sein du parti.
M. Carney aurait également reçu des dizaines d’appels téléphoniques de députés et d’organisateurs politiques qui auraient exprimé leur intérêt à ce qu’il se présente à une éventuelle course à la direction.
De son côté, Christy Clark a laissé entendre qu’elle participerait à la course dans un message sur X : En tant que libéral de longue date, j’ai hâte de me joindre aux dizaines de milliers de Canadiens qui seront appelés à choisir notre prochain chef. Il s’agit de la plus grande occasion depuis plus d’une décennie de développer le parti et d’accueillir de nouveaux libéraux qui partagent nos préoccupations quant à l’avenir du pays. C’est une opportunité à ne pas manquer.
Nos panélistes, Chantal Hébert, Michel C. Auger et Hélène Buzzetti, commentent les candidats potentiels et potentiels pour succéder à Justin Trudeau.
Quelles seront les règles de la course ?
Selon la Constitution de APIle président doit convoquer le Conseil national dans les 27 jours suivant l’annonce de sa démission de la direction du parti. C’est ce même Conseil National qui fixe la date du vote pour l’élection d’un leader. Il doit également mettre en place le Comité des Dépenses de Campagne.
Pour être éligible, le candidat doit être un libéral enregistré
, être à la Chambre des communes en vertu de la Loi électorale du Canada
et il doit soumettre un document de candidature au président du parti au moins 90 jours avant le jour du scrutin
.
Ce document doit être signé par 300 libéraux inscrits, dont au moins 100 libéraux inscrits provenant de trois provinces ou territoires différents
.
En entrevue avec Patrice Roy à ICI RDI, Eddie Goldenberg, ancien conseiller politique de Jean Chrétien, a également évoqué la possibilité que le vote pour la direction soit réservé au caucus libéral. Il a souligné qu’une telle pratique existe dans des pays comme le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Je pense que la constitution [du Parti libéral du Canada] offre une flexibilité dans laquelle l’exécutif national aurait le pouvoir de demander au caucus de choisir le nouveau chef. Et cela pourrait arriver rapidement
il a expliqué.
Pour avoir un vote plus participatif, le Conseil national pourrait par exemple permettre à chaque président d’une association de circonscription libérale de voter, a suggéré M. Goldenberg, ce qui permettrait à quelque 500 membres de voter.
Cela nous permettrait d’avoir un nouveau Premier ministre fin janvier ou début février, selon M. Goldenberg, et cela donnerait à ce nouveau chef du gouvernement six à huit semaines pour montrer de quoi il est capable avant la reprise du Parlement. Je pense que le nouveau Premier ministre devrait avoir autant de temps que possible pour montrer qu’il est différent de son prédécesseur.
» a plaidé Eddie Goldenberg.