La démission annoncée du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a été soulignée par Donald Trump, qui redeviendra président des États-Unis dans deux semaines, d’une manière qui n’a rien de rassurant pour les gouvernements du Québec et de l’Ontario inquiets des tarifs douaniers. .
« Les États-Unis ne peuvent plus supporter les énormes déficits commerciaux et les subventions dont le Canada a besoin pour rester à flot. Justin Trudeau le savait et a démissionné», a écrit M. Trump, deux heures après l’annonce du départ annoncé du chef du gouvernement canadien.
Le président élu a réitéré son intention d’annexer le Canada pour en faire le 51e État des États-Unis, ce qui lui assurerait une meilleure défense contre « la menace des navires russes et chinois qui les encerclent constamment ». Une telle annexion mettrait fin aux droits de douane, a-t-il déclaré.
Justin Trudeau a annoncé lundi qu’il prévoyait quitter son poste de premier ministre dès que le Parti libéral lui aura choisi un remplaçant, ce qui pourrait prendre plusieurs semaines. Entre-temps, le Parlement canadien est prorogé jusqu’au printemps.
Le climat d’incertitude provoqué par ce départ annoncé intervient au moment où le pays se retrouve dans une situation diplomatique très délicate avec son plus proche allié, les États-Unis. Une transition de pouvoir devrait remettre les rênes du pays au président élu Donald Trump dans seulement deux semaines, le 20 janvier.
M. Trump menace le Canada de droits de douane de 25 % sur tout ce qui entre dans son pays par sa frontière nord. Ces dernières semaines, il a d’ailleurs pris l’habitude de ridiculiser Justin Trudeau sur ses réseaux sociaux. Il le surnomme « gouverneur du Canada » et propose de le remplacer, entre autres, par l’ancien joueur de hockey Wayne Gretzky.
Anxiété des prix
Le premier ministre du Québec, François Legault, a souligné lundi le retour au pouvoir de M. Trump dans un message saluant l’engagement de Justin Trudeau. « Des défis importants nous attendent, notamment avec l’arrivée de Donald Trump le 20 janvier. Je continuerai de travailler avec M. Trudeau, son successeur et le gouvernement en place pour éviter ces tarifs. »
Son homologue ontarien, Doug Ford, a écrit sur le réseau social. D’ici son investiture le 20 janvier, le gouvernement fédéral devrait faire « tout ce qui est humainement possible pour éviter ces tarifs », demande-t-il.
Justin Trudeau a partagé un dîner de Thanksgiving avec M. Trump dans son club privé de Mar-a-Lago fin novembre. Deux de ses ministres se sont rendus en Floride pendant les vacances pour rencontrer l’entourage du futur président. Ils ont notamment pu s’entretenir avec Howard Lutnick, le futur responsable de l’imposition des droits de douane dans la prochaine administration Trump.
Donald Trump est resté branché sur l’actualité politique canadienne pendant une partie de l’automne, selon son message moqueur envoyé à la suite de la démission de la vice-première ministre et ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland.