Nous considérons, au sein de l’USFP, que ce qui a été présenté par la Commission chargée de piloter la réforme de la Moudawana constitue le seuil minimum et c’est au gouvernement de l’appliquer.

Nous considérons, au sein de l’USFP, que ce qui a été présenté par la Commission chargée de piloter la réforme de la Moudawana constitue le seuil minimum et c’est au gouvernement de l’appliquer.
Nous considérons, au sein de l’USFP, que ce qui a été présenté par la Commission chargée de piloter la réforme de la Moudawana constitue le seuil minimum et c’est au gouvernement de l’appliquer.

« Du management au changement », cette devise royale doit servir de mot d’ordre à appliquer à tous les niveaux

Dans un monde en constante évolution, les avertissements de Driss Lachguar, Premier secrétaire de l’USFP, résonnent comme un appel urgent à la réflexion et à l’action. Samedi, lors d’une réunion avec les secrétaires régionaux et provinciaux du parti, le leader Ittihadi a dressé un tableau lucide et inquiétant de la décennie à venir, soulignant l’importance d’une vision stratégique audacieuse pour faire face aux défis internationaux et nationaux imminents. Il a notamment appelé à une refonte stratégique de la politique marocaine, invoquant à la fois les défis économiques et diplomatiques.

Driss Lachguar a souligné un point clé : les dix prochaines années seront décisives, marquées par de profondes transformations sur la scène internationale. Evoquant la réélection de Donald Trump, il a souligné les répercussions majeures qu’un tel événement aurait sur les équilibres géopolitiques. “La réélection de Trump entraînera une réorganisation de nombreux dossiers sur la scène internationale et le Maroc y sera directement impliqué”, a-t-il prévenu. Pour lui, « les politiques protectionnistes de l’ère Trump, combinées à la rivalité stratégique accrue entre les États-Unis et la Chine, pourraient transformer les équilibres mondiaux ». Dans ce contexte, il a insisté sur l’urgence d’une vision stratégique claire. “La situation future ne dispense pas le gouvernement de répondre à la question d’une nouvelle vision stratégique que le monde découvre”, a-t-il déclaré, exhortant les autorités marocaines à se préparer à ces bouleversements.

Tout en saluant les succès économiques et diplomatiques du Maroc, acquis notamment grâce à la « direction éclairée de Sa Majesté le Roi », Driss Lachguar a mis en garde contre l’autosatisfaction. Il a ainsi critiqué le gouvernement qui se limite à « célébrer et exposer » les réalisations sans apporter de solutions durables aux défis structurels. « Nous devons aller au-delà des discours de célébration et commencer à travailler sur les grandes réformes nécessaires pour préparer les vingt prochaines années », a-t-il souligné.

Parmi ces défis, la dépendance alimentaire croissante occupe une place centrale. Le Premier secrétaire a rappelé une réalité inquiétante : « Nous n’importons plus seulement du blé, mais aussi une grande partie de notre alimentation, notamment les viandes blanches et rouges ainsi que les huiles ». Ce constat illustre selon lui une vulnérabilité économique qu’il est urgent de corriger à travers des politiques audacieuses et une véritable transformation du tissu économique marocain.

Pour Driss Lachguar, le Maroc doit désormais entrer dans une nouvelle ère. Citant la devise royale « De la gestion au changement », il a exhorté les décideurs à en faire un mot d’ordre applicable à tous les niveaux. “Nous sommes passés d’une phase de gestion à une phase de changement”, a-t-il insisté, appelant à une refonte complète des approches stratégiques. Dans cette perspective, il a soutenu que le gouvernement doit non seulement préserver les acquis royaux mais les développer dans le cadre d’un « programme concret pour l’année 2025 ». Pour lui, cette échéance doit marquer un tournant décisif dans la construction d’un Maroc résilient et prospère.

Sur le plan politique, Lachguar a vivement critiqué le manque de dialogue entre le gouvernement et l’opposition, qu’il attribue à « l’hégémonisme de la majorité gouvernementale ». Selon lui, ce manque de concertation affaiblit la capacité du pays à répondre aux défis majeurs. « La défense de la nation repose sur une vraie force, celle de la démocratie », a-t-il insisté. Il a ainsi appelé à ouvrir un débat sur les réformes politiques, notamment les lois électorales. « Nous ne pouvons pas répéter les mêmes élections que par le passé », a-t-il prévenu, insistant sur la nécessité de renforcer les fondements de la démocratie marocaine pour accompagner les transformations à venir.

Il a également appelé à une meilleure préparation des élections et à la mobilisation des forces partisanes. “Nous devons faire de 2025 une année d’ouverture aux citoyens de toutes les catégories sociales”, a-t-il suggéré, soulignant l’impératif de “mobiliser les énergies nationales pour une action patriotique responsable”.

Parmi les priorités évoquées par Driss Lachguar figure la dimension culturelle, qu’il considère comme un pilier fondamental pour le développement du Maroc. “Il faut faire de 2025 l’année de la question culturelle au Maroc”, a-t-il déclaré, suggérant l’organisation d’un grand forum national pour réfléchir collectivement aux enjeux culturels.

Pour lui, la culture joue un rôle essentiel dans le renforcement de l’identité nationale et dans la promotion du dialogue social. A travers cette initiative, il aspire à mobiliser les intellectuels, les artistes et les penseurs pour façonner un Maroc plus inclusif et ouvert.

Le leader de l’USFP a conclu son discours sur une note ferme, mettant en garde contre les excès politiques qui détournent l’attention des vrais enjeux. « Notre pays est confronté à d’immenses défis, et nous ne tolérerons pas que quiconque nous entraîne dans des controverses politiques futiles ou dans des questions sans importance », a-t-il prévenu avec force. Cette déclaration reflète l’engagement de l’USFP à se concentrer sur l’essentiel : préparer le Maroc aux défis de la prochaine décennie, dans un monde en rapide évolution.

Concernant les propositions de la Commission sur la réforme de la Moudawana (Code de la famille), Driss Lachguar les a qualifiées de « minimum acceptable » et a exhorté le gouvernement à s’engager sans délai dans leur mise en œuvre. “Nous, au sein de l’USFP, considérons que ce qui a été présenté par la Commission constitue le seuil minimum et c’est au gouvernement de l’appliquer”, a-t-il insisté.

Pour le Premier secrétaire, la révision du Code de la famille ne se limite pas à un aménagement juridique. Il représente une pierre angulaire dans la lutte pour l’équité et l’égalité, et une étape nécessaire pour accompagner les changements sociaux au Maroc. Cette réforme, selon lui, est essentielle pour renforcer les droits des femmes et assurer une justice sociale qui répond aux aspirations légitimes du peuple marocain. Il a également salué la mobilisation des cadres de l’USFP, hommes, femmes et jeunes, pour leur engagement dans le travail qui a permis de faire avancer ce dossier crucial. “Ce que nous avons accompli autour de la question de la Moudawana et des droits des femmes est sans précédent dans l’histoire de notre parti depuis l’époque où le martyr Mehdi Ben Barka présidait la conférence des Trois Continents avant son tragique enlèvement”, a-t-il déclaré. a-t-il rappelé, tout en saluant les efforts collectifs.

“Aujourd’hui, nous devons profiter de cet élan pour obtenir encore plus de succès pour notre pays et notre peuple”, a-t-il souligné, considérant ainsi la réforme de la Moudawana comme un élément crucial de l’avenir démocratique et social du Maroc.

A travers ce discours, Driss Lachguar a rappelé l’urgence d’une action collective et concertée pour construire un avenir à la hauteur des aspirations marocaines. En soulignant la nécessité d’une transition vers le changement, il a non seulement mis en garde contre les dangers de l’inaction, mais a également ouvert la voie à une réflexion approfondie sur le rôle que doit jouer le Maroc dans les transformations mondiales. avenir. Pour lui, le message est clair : « les dix prochaines années ne sont pas une fatalité, mais une opportunité à saisir ».

Mehdi Ouassat

 
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