Emmanuel Macron a présenté lundi 6 janvier ses priorités de politique étrangère en 2025 aux ambassadeurs de France, sur fond de multiples crises dans le monde, de l’Ukraine au Moyen-Orient en passant par Taïwan.
Revenant, entre autres, sur l’accord commercial controversé entre l’Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur, le président a assuré que le «la masse n’est pas dite» concernant la conclusion de l’accord.
“La messe n’a pas été dite (…) Nous continuerons à défendre avec force la cohérence de nos engagements», a-t-il insisté devant les ambassadeurs de France réunis à l’Élysée.
A la veille du début de la campagne électorale pour les chambres d’agriculture, les agriculteurs convergent ce lundi vers Paris pour protester contre les accords de libre-échange, contre la concurrence déloyale, y compris intra-européenne, et contre les contrôles dans les exploitations agricoles.
Interventions contre le terrorisme en Afrique : « Nous avons oublié de vous dire merci »
La France avait «raison« intervenir militairement en Afrique »contre le terrorisme depuis 2013», mais les dirigeants africains ont “j’ai oublié de dire merci», a déclaré lundi le président, estimant que «aucun d’entre eux ne serait aujourd’hui dans un pays souverain si l’armée française ne s’était pas déployée« .
“Ce n’est pas grave, ça viendra avec le temps», a ironisé le président français lors de la réunion annuelle des ambassadeurs de France. “Non, la France n’est pas en déclin en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise», a-t-il plaidé.
L’Iran, « principal défi stratégique et sécuritaire » au Moyen-Orient, dit Macron
Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi que l’Iran constituait le «principal défi stratégique et sécuritaire» au Moyen-Orient, et constituerait un enjeu prioritaire dans le dialogue qu’il engagera avec la nouvelle administration américaine de Donald Trump.
Le chef de l’État français a également appelé à «regarder sans naïveté le changement de régime en Syrie», et a promis de ne pas abandonner les combattants kurdes alliés de l’Occident dans la lutte contre le terrorisme, dans un discours aux ambassadeurs de France.
“L’Iran constitue le principal enjeu stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, l’ensemble de la région et bien au-delà», a déclaré M. Macron. “L’accélération de son programme nucléaire nous rapproche tout près du point de rupture», a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a également dénoncé l’implication de Téhéran »dans la guerre de la Russie contre l’Ukraine », fils «soutien aux groupes dangereux dans tous les domaines de confrontation au Moyen-Orient» ou même « ses tentatives de déploiement en Afrique« . “Dans ce contexte, la question iranienne est sans doute l’une des principales sur lesquelles nous renouerons le dialogue avec la nouvelle administration américaine.», a-t-il conclu.
Sur la Syrie, la France soutiendra «au fil du temps“la transition en faveur”d’une Syrie souveraine, libre et respectueuse de sa pluralité ethnique, politique et confessionnelle“, et s’engage à rester”fidèle” à “des combattants de la liberté, comme les Kurdes » qui combattent le terrorisme et notamment l’organisation djihadiste État islamiqueil a souligné.
Les premiers pas d’Ahmad al-Chareh, chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a dirigé la coalition qui s’est emparée de Damas, sont scrutés de près.
Les chefs de la diplomatie française et allemande, Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock, ont rencontré vendredi le nouveau dirigeant du pays et ont plaidé pour une transition pacifique et inclusive.
Il s’agissait de la première rencontre à ce niveau entre des responsables des grandes puissances occidentales et Ahmad al-Chareh, qui a pris les rênes du pays le 8 décembre, après la fuite du président Bachar al-Assad, au pouvoir depuis plus de 20 ans.
Un « risque très important » de « régression » de l’agenda climatique
Le président français Emmanuel Macron a mis en garde contre un «risque très important” de “régression» dans l’effort collectif de protection de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
“Dans le même temps, le président Trump menace de se retirer de ces accords (environnementaux, ndlr) et reprend sans complexe la production massive d’énergies fossiles.», a-t-il constaté devant les ambassadeurs de France réunis à l’Élysée. “Il existe donc un risque très important de régression de notre agenda dans les mois à venir.“, je t’ai.
Défense européenne : « il faut aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort »
Les Européens doivent partir »beaucoup plus rapide et beaucoup plus fort« pour renforcer leur industrie de défense face aux menaces croissantes, a déclaré lundi le président français Emmanuel Macron.
“La question est de savoir si les Européens veulent ou non, dans les 20 prochaines années, produire ce qui sera nécessaire à leur sécurité.“, voiture “si nous dépendons de la base industrielle et technologique de défense américaine, nous serons alors confrontés à des dilemmes cruels et à des dépendances stratégiques coupables.», a-t-il insisté à l’occasion de la conférence des ambassadeurs de France réunis à Paris.
Les Ukrainiens devront « tenir des discussions réalistes sur les questions territoriales »
Emmanuel Macron a déclaré lundi que les Ukrainiens auraient «mener des discussions réalistes sur les enjeux territoriaux“, voiture “eux seuls peuvent les diriger», pour trouver un règlement au conflit provoqué par l’invasion russe en 2022.
“Les États-Unis d’Amérique doivent nous aider à changer la nature de la situation et à convaincre la Russie de venir à la table des négociations.», alors que les Européens devront «construire des garanties de sécurité“pour l’Ukraine”qui sera leur principale responsabilité», a déclaré le président français lors de la réunion annuelle des ambassadeurs de France pour exposer les grandes lignes de sa politique étrangère.