plus qu’un magasin, une éducation

plus qu’un magasin, une éducation
plus qu’un magasin, une éducation

Un magasin aux valeurs naturelles et sociales, tel est le rêve réalisé par Marika Sartino, une Italienne au sourire toujours radieux qui a conquis Crans-Montana. Et que Crans-Montana a conquis, alors qu’elle cherchait l’endroit idéal pour s’installer avec son enfant.

« Que votre nourriture soit votre seul médicament », professait Hippocrate, le grand médecin de l’âge d’or de Périclès. Un encouragement qui fleurit aujourd’hui, puisqu’on trouve des magasins bio un peu partout. MarySam, à Crans-Montana, en fait partie. Nous y rencontrons Marika Sartino (42 ans) et son fils Samuel (10 ans).

L’histoire d’amour entre cette Italienne au sourire désarmant et le Haut-Plateau commence dans les années 1980 : « Mon père vivait ici et j’y ai découvert le ski pendant mes vacances scolaires. Coup de foudre! J’adorais aussi l’été : les balades dans la nature et cette incroyable odeur d’air pur mêlée à celle des pins et des champignons qu’on allait cueillir en forêt.

Au marché de Domodossola

Son parrain de baptême, commerçant, vendait des vestes et des vêtements en cuir. fabriqué en Italie sur le marché populaire de Domodossola. La jeune Marika était présente au stand familial tous les samedis. «C’est là que j’ai connu tous ces Valaisans qui venaient chez nous le week-end, car à l’époque, nous proposions quelque chose de vraiment authentique et de qualité. Tout a changé aujourd’hui avec l’arrivée massive des produits chinois.»

Après de nombreux voyages en Suisse, du Tessin aux Grisons, en passant par Fribourg et Vaud, Marika s’est posée quelques questions. Et pour cause : elle était enceinte de Samuel. « Devenir mère, c’était automatiquement offrir le meilleur à mon enfant. Et là, Crans-Montana s’est naturellement imposé à moi : sécurité, école de qualité, diversité des activités. C’était une évidence : nous serions heureux ici ! En fait, ils l’étaient, si l’on en croit le portrait que dresse Marika Sartino de la commune : «La nature est magnifique, sauvage, et en même temps, c’est une petite ville, avec des cafés, des restaurants, des sorties culturelles. Et puis, pour moi, c’est le plus important : il y a les gens. Très différent de moi, un peu timide au début, mais très fidèle quand ils vous ouvrent leur cœur.

Construire sur les circuits courts

Professionnellement, la jeune femme a décidé de suivre ses rêves et son intuition. « J’ai découvert qu’on vivait dans un système qui tournait en rond. Les gens se souciaient de leurs belles voitures, de leurs vacances, des marques de chacun de leurs achats. Je voulais jouer : c’est ma personnalité rebelle.

Son idée : créer un magasin d’alimentation basé exclusivement sur les circuits courts, mettant en avant les produits locaux. « La terre a été généreuse avec nous, chaque bourgeon correspond à un médicament naturel. Vous pouvez vous guérir en mangeant sainement. Mon magasin est donc en fait un projet éducatif pour mon fils. C’est pourquoi je l’ai appelé par nos deux noms : Marie et Samuel. C’était aussi une manière de respecter les cycles de la nature, en valorisant le travail des agriculteurs locaux, qui sont devenus mes amis.

Jardins d’Ossola

Dès le départ, la gamme de produits Marika a séduit les locaux. Leurs préférences ? « Pains bio d’un boulanger local. Même la farine pour ma pâte à pizza vient de Saint-Léonard. Label local également pour les œufs, le poulet, l’agneau, la truite, ainsi que les herbes médicinales et cosmétiques. Le deuxième succès concerne les fruits et légumes. Je complète mon offre régionale avec la production biologique de mon père sur les deux hectares et demi qu’il a acquis pour sa retraite à Oira (Italie), qu’on appelle là-bas les jardins d’Ossola. Sans oublier mes fameuses pâtes italiennes Senatore Cappelli, dotées d’un double label bio, synonyme de très haute qualité.

Rien ne se perd, tout est cuit

Prolongement logique d’une passion pour les beaux produits, Miss Sartino est un véritable cordon bleu. « MarySam est une boutique dédiée aux circuits courts et au zéro déchet. Je suis intransigeant là-dessus. Alors, je commande des légumes cueillis le jour même pour le lendemain, et je cuisine tout ce qui pourrait périmer sur mes étals. J’invente des recettes. Je laisse ma créativité s’exprimer. Résultat : mes plats cuisinés s’effondrent comme des petits pains. Il faut dire que je m’occupe de tous les détails. Par exemple, je prépare un gâteau où la banane mûre remplace le sucre. Ma fierté et ma récompense est que Samuel comprend désormais ma démarche. Mon fils est le moteur de mon engagement.

Aide ton voisin

Il est impossible de comprendre le sourire perpétuel et la gentillesse de Marika sans évoquer le rôle de la spiritualité dans sa vie : « La méditation et le dialogue direct avec Dieu sont importants pour moi. Chaque matin, je bénis mon travail, mes clients et tous mes proches. Je vis par et pour les humains. J’essaie d’aider mon voisin. L’argent vient plus tard. Je propose donc aux retraités et bénéficiaires de l’IA des paniers alimentaires bio à prix réduit et livraison gratuite. Et lorsque je croise des personnes qui n’ont qu’un tout petit budget, j’adapte et prépare des paniers frais correspondant à la quantité dont elles disposent, sans aucun bénéfice financier pour moi.

By Jean-François Fournier

 
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