Elle s’appelait Isabelle. Agée de 51 ans, l’aide à domicile était décrite comme « dévoué aux autres », « empathique » et “belle” par ses proches, rapporte le Voix du Nord. Lors du réveillon du Nouvel An, elle est devenue la première victime de féminicide de l’année 2025. Trois ou quatre heures seulement après le début de la nouvelle année, les services d’urgence du Nord ont reçu un appel de son compagnon. L’homme de 49 ans a alors expliqué “avoir fait une bêtise”.
Le corps d’Isabelle a été retrouvé mercredi par les pompiers au domicile familial à Hautmont (Nord) après le“appel d’un homme qui, sur place, a indiqué qu’il avait tué” sa compagne, a souligné le parquet de Valencienne dans un communiqué. Cette mère de deux enfants adultes avait « a reçu plusieurs coups sur tout le corps ». Présent sur place, le suspect a été interpellé «sans incident» et “n’avait pas de casier judiciaire”. Mis en examen pour homicide volontaire par conjoint, le compagnon d’Isabelle a été placé en détention provisoire jeudi, a indiqué le parquet de Valenciennes ce vendredi 3 janvier.
Le 11 décembre, l’accusé avait “a exprimé le désir de mettre fin à ses jours” et la police s’est rendue au domicile du couple. Cinq jours plus tôt, il avait déposé une main courante auprès du commissariat de Maubeuge.indiquant qu’il soupçonnait sa femme d’adultère »poursuit le communiqué.
“On ne remet jamais en question le passé de la victime”
Une précision du parquet que la ministre chargée de l’Égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, n’a pas appréciée. “On ne remet jamais en question le passé de la victime, ce n’est pas ça qui nous importe”a-t-elle insisté ce vendredi sur France Inter. Elle a, à cette occasion, réaffirmé qu’elle s’y rendrait”à la demande du maire de Hautmont, comprendre, écouter et surtout, surtout, agir ». Deux jours plus tôt, Aurore Bergé s’indignait de X : « C’est le premier féminicide de 2025, déjà un de trop. La détermination du gouvernement est totale pour endiguer ce fléau. Et tous les moyens seront mobilisés ».
Le maire du Hautmont Stéphane Wilmotte (divers droite) a pour sa part déploré dans un message sur Facebook un drame qui « nous rappelle l’urgence de lutter contre toutes les formes de violences, notamment les violences domestiques et conjugales ». « Notre territoire connaît malheureusement une augmentation de ces violences »écrit l’élu.
En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19 % par rapport à 2022, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur publié fin novembre. La Fédération du Nord du Parti communiste a appelé dans un communiqué à « agissez collectivement pour que de telles tragédies cessent »tandis que le secrétaire national du PCF Fabien Roussel déplorait sur « les gouvernements se succèdent sans répondre à ce fléau ».