l’essentiel
Si la France est à nouveau sous la menace de la grippe aviaire après deux cas avérés en Normandie, la filière avicole gersoise reste sereine tout en assurant sa vigilance.
Après plusieurs semaines de calme plat sur le front de la grippe aviaire, les éleveurs français voient l’épizootie refaire surface. Deux cas ont été confirmés ces derniers jours, le 27 décembre dans l’Eure et le 28 décembre dans une ferme du Calvados.
Cette situation entraîne la perte du « statut indemne » obtenu par la France peu avant Noël, aucun foyer n’ayant été signalé jusque-là depuis plus d’un mois sur le territoire national. Ce statut était destiné notamment à faciliter les exportations de volailles. « Dans le Sud-Ouest, nous sommes assez calmes, nous avons assez peu de volailles destinées à l’exportation. Cela ne change pas grand chose», rassure Bernard Malabirade, président de la Chambre d’agriculture du Gers. “Après 28 jours, le statut peut redevenir indemne de maladie s’il n’y a pas de nouveaux cas”, poursuit-il avec optimisme.
Président de l’Association gersoise pour la promotion du foie gras et de l’élevage de volailles (AGPFGA), Benjamin Constant est également mesuré quant à l’impact de cette perte de statut. « Bien sûr, cela a des implications pour les couvoirs, la génétique et les entreprises qui pourraient commercialiser leurs produits dans d’autres pays. Mais aujourd’hui, compte tenu des différents épisodes que nous avons vécus, je sais qu’il y a des accords de gré à gré avec certains pays, pour pouvoir continuer à commercialiser et régionaliser aussi au regard de ces risques de grippe aviaire”, observe-t-il.
“On voit ce qui se passe aux Etats-Unis”
Il faut dire que le ton a changé au sein du secteur depuis le lancement de la première campagne de vaccination, en octobre 2023, avec une deuxième campagne en cours. L’inquiétude et le découragement ont progressivement cédé la place à la confiance et à l’enthousiasme, malgré la persistance de l’épizootie. « Ce n’est pas drôle, ça n’amuse personne ce qui se passe, mais il faut reconnaître pour être un peu positif qu’on arrive à vivre avec, grâce à la vaccination dans la filière canard qui est extrêmement sensible. C’est une très bonne chose, avec un soutien financier notable pour la partie vaccination. Je tiens quand même à saluer tous les progrès qui ont été réalisés. C’est un progrès que nous avons réalisé dès le départ avec une réelle détermination. très compliqué. On arrive à vivre avec un. à risque élevé, c’est quand même bon pour nos élevages », estime Bernard Malabirade.
Lui-même producteur de foie gras, Benjamin Constant ajoute : “Mentalement et humainement, c’est plus agréable même si le risque zéro n’existe pas et que la grippe aviaire circule dans l’Union européenne.” Il n’est cependant pas question de crier victoire. Le passé est encore très présent dans les mémoires. “Avec les mesures qui sont en place, le risque zéro n’existe pas mais il faut contenir tout cela comme nous l’avons fait dans les Landes en novembre”, souligne le président de l’AGPFGA. “On voit aussi ce qui se passe aux Etats-Unis, avec un virus qui a circulé chez plusieurs espèces différentes”, ajoute Bernard Malabirade, convaincu malgré tout de l’amélioration de la situation. « C’est un risque de pandémie que nous essayons de contrôler. Nous sommes aussi dans une démarche de santé publique qui n’est pas négligeable. Tout le monde en est conscient aujourd’hui mais nous parvenons quand même à continuer à produire et c’est super.
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