La Belgique reste divisée sur l’utilisation des « super trucks »

La Belgique reste divisée sur l’utilisation des « super trucks »
La Belgique reste divisée sur l’utilisation des « super trucks »

Bruxelles ralentit, la Wallonie teste

Dans le nord du pays, un calendrier est fixé : le 30 juin 2026 au plus tard. Ce date limite prend en compte les résultats d’un projet pilote, toujours en cours. La Wallonie connaît également un programme de tests similaire qui doit se terminer à la même date. “Les études préliminaires ont été prolongées et un premier rapport est attendu en septembre. Les décisions suivront en fonction des résultats, mais aussi de l’expérience flamande“, indicates the office of Minister François Desquesnes (Engagés).

La ne pourra plus interdire les gros camions belges sur son territoire

Du côté de la capitale, en revanche, les véhicules plus longs et plus lourds (VLL) restent persona non grata. Pour rappel, en 2019, le gouvernement bruxellois avait opposé son veto au passage de ces engins sur la maigre portion du Ring qui s’étend sur son territoire. “Aucun changement de cap depuis cette décision», assure Pieterjan Desmet, porte-parole de la ministre Elke Van den Brandt (Groen). Précisons que l’actualité empêche pour l’instant toute action ultérieure sur ce point. Le ballon est passé au prochain exécutif.

La question écologique

Afin d’élargir l’accès de ces poids lourds aux routes belges, certaines questions devront encore être résolues. Car ces VLL ont autant de partisans que d’opposants. Les premiers utilisent le nom « ecocombi » pour mettre en avant les « bénéfices écologiques » de ces camions longs. “Il s’agit d’une maximisation du matériau. Nous utilisons une machine pour transporter l’équivalent de trois camions conventionnels. Cela réduit logiquement les émissions», résume Michaël Reul, secrétaire général de l’Union professionnelle du transport et de la logistique (UPTR). Par rapport à la Belgique, ces super-trucks sont davantage utilisés dans d’autres pays comme les Pays-Bas, la Finlande ou encore la Suède. Avec quels effets pour la planète ? Selon une étude, leur utilisation émettrait entre 15 et 20 % de CO₂ en moins que l’utilisation de camions classiques pour transporter la même charge. En 2022, le gouvernement néerlandais a également expérimenté des éco-combis de 32 mètres. Les bénéfices environnementaux passeraient alors à -27 % de dioxyde de carbone.

Leurs détracteurs préfèrent les qualifier de « méga-trucks », voire de « Monster trucks ». Le transport de marchandises par train ou par eau serait concurrencé par ce type de fret routier. Si cela devait se généraliser, un transfert modal important du rail vers la route se produirait. C’est un danger que nous ne pouvons pas encore quantifier.» affirme Pierre Courbe, spécialiste de la mobilité chez Canopea, la fédération des associations environnementales. Et de poursuivre : « Les acteurs économiques poussent à cette évolution pour des raisons financières qu’ils masquent sous des arguments environnementaux.. Pour cause, le tonnage transporté est plus élevé alors que le personnel mobilisé reste le même.

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Des dangers ?

Autre pierre d’achoppement : la sécurité routière et l’impact sur les infrastructures routières. Rappelons que ces machines restent utilisées pour des transports spécifiques. Pas question donc de les circuler en centre-ville ou sur des artères étroites. Toutefois, pour l’instant, certaines entrées et sorties d’autoroute restent trop courtes pour accueillir ce type de véhicule. Conséquences : les pouvoirs publics vont devoir mettre la main à la poche pour adapter le réseau. “Cela coûtera une fortune pour un gain de CO₂ réduit !“, indicates Pierre Courbe.

A cela, faudra-t-il ajouter des travaux d’entretien des routes endommagées par le passage de ces super-camions ? Négatif, selon Michaël Reul. “Cela n’endommage plus les routes puisque la charge est répartie sur un plus grand nombre d’essieux. C’est plus une question de volume que de poids.

Des arguments à mille lieues de convaincre les adversaires. « Ces tests sont effectués dans des conditions très strictes. Si demain, ces super trucks se généralisaient, les conditions ne seraient absolument plus les mêmes. Il semble alors évident que le danger pourrait augmenter car leur capacité à accélérer et décélérer n’est pas la même que le reste du trafic.explique l’expert Canopea. Le Conseil européen pour la sécurité des transports (ETSC) exprime des craintes similaires. “Ces changements juridiques entraîneront un déploiement massif susceptible d’avoir des conséquences très graves sur la sécurité routière. expliquer Graziella Jost, directrice de projet au coeur d’un communiqué de l’ETSC.

 
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