Les chauffeurs de bus de ce dépôt des Yvelines ont passé Noël en grève

Les chauffeurs de bus de ce dépôt des Yvelines ont passé Noël en grève
Les chauffeurs de bus de ce dépôt des Yvelines ont passé Noël en grève

Par

Ronan Bardet

Publié le

2 janvier 2025 à 17h30

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Rue des Cayennes, devant le dépôt de bus basé à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où travaillent 100 chauffeurs, des drapeaux rouges de Force ouvrière et un Père Noël ont été déposés dans un arbre, non loin d’un sapin à boules et des guirlandes. A côté se dresse une tente dressée par des chauffeurs de bus en grève.

“Il vaut mieux se réchauffer”, explique Patrick, attaquant franco-congolais de 56 ans, chauffeur de bus depuis 22 ans.

Depuis le 7 novembre 2024, ils se relaient, 24h/24 et 7j/7. « Mais attention, le dépôt n’est pas bloqué », précise Abdel, un autre attaquant. Les bus passent le contrôle technique des 1 000 km. »

200 € de différence

Ils sont en grève « pour préserver les acquis sociaux » issus des accords d’entreprise signés à l’époque de Stivo et Transdev, explique Patrick. Principal point de désaccord avec la direction de Francilité Seine-et-Oise (Fso), filiale de Lacroix & Savac : le taux horaire.

La nouvelle direction, qui gère pour le compte d’Île-de- Mobilités (Idfm), 32 lignes de bus qui desservent Cergy-Pontoise, Conflans et Achères, souhaite mettre en place trois grilles salariales en fonction de leur situation : selon qu’ils travaillent dans Saint-Ouen-l’Aumône, Conflans ou s’ils sont nouvellement embauchés.

« Ils veulent tout rabaisser ! Même moi avec mes 22 ans d’ancienneté, ils vont faire en sorte que je perde mon salaire. Nous voulons tous recevoir le même salaire pour le même travail. Pour le même travail effectué ici, vous serez payé 200 euros de moins que si vous travaillez au dépôt de Saint-Ouen-l’Aumône. Et je ne parle pas des nouveaux entrants qui en auront encore moins. »

Patrick, chauffeur de bus en grève
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Un manque à gagner

Après plus de 46 jours d’arrêt de travail, ce lundi 23 décembre 2024, pour les grévistes la perte de gains se fait sentir.

« Certains puisent dans leurs économies qu’ils avaient constituées pour les fêtes. Il y en a même qui ont pris un autre travail le soir pour essayer de tenir le coup, rapporte Patrick. Depuis le début de la grève, chacun de nous a déjà perdu 3 500 euros. »

Patrick, chauffeur de bus en grève

Cette situation met durement à mal le moral des troupes. « Même si cela dure quinze mois, je suis sûr que nous n’obtiendrons rien. C’est le pot de terre contre le pot de fer», déplore un attaquant. « J’ai dû retourner au travail aujourd’hui parce que je n’arrivais plus à tenir… », raconte un chauffeur surnommé « Chacha ».

Sans oublier le suicide d’un de leurs collègues, Ludovic, mi-décembre, que certains connaissaient. « Avec sa situation personnelle et familiale, il est certain que la grève et la dégradation de la situation ne l’ont pas aidé. »

Malgré tout, certains tentent de trouver du positif : « Cette situation nous permet de créer une solidarité entre nous, on peut apprendre à se connaître. Alors que normalement, nous sommes toujours sur la route », rapporte un autre conducteur également prénommé Patrick.

Autre motif de satisfaction : les passants qui s’arrêtent pour apporter leur soutien et leur argent au fonds de grève.

« Cela nous permet de payer le café », explique Abdel. Avec cela, nous pourrons même préparer un repas pour Noël. »

Contactée, Francilité Seine-et-Oise n’a pas souhaité répondre à nos questions.

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