La Corrèze compte seize barrages gérés par EDF, répartis sur la Dordogne et la Vézère. Régulièrement, des journées de sensibilisation sont organisées à destination du grand public. Au barrage d’Aigle, les visiteurs découvrent le fonctionnement de l’ouvrage hydroélectrique, ainsi que les risques qui l’entourent. (Première publication le 13 octobre 2024)
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Sur la Dordogne, entre Corrèze et Cantal se dresse le barrage de l’Aigle. Ce colosse de béton capable de cracher à 550 m3 d’eau par seconde semble indestructible, mais elle suscite certaines inquiétudes parmi la population voisine.
En ouvrant les portes de l’installation hydroélectrique au public, l’objectif est d’apaiser ces craintes. Originaire de Poissac, près de Tulle, Richard garde en tête le souvenir du barrage de Malpasset dans le Var, qui s’est rompu après de fortes pluies, entraînant la mort de plus de quatre cents personnes.
« J’espère que cela n’arrivera pas, mais oui, il y a des risques. Que le barrage cède, c’est le plus grand risque, et puis quand ils libèrent de l’eau”il s’inquiète. Comme une dizaine d’autres curieux, il a trouvé quelques réponses lors de la visite : “On voit que c’est sérieux, ça me rassure.”
Lorsque nous turbinons et rejetons 550 m³ dans la rivière, nous sommes toujours attentifs à la sécurité des personnes qui peuvent se trouver en aval.
Franck ViguierResponsable EDF du groupe de centrales Eagle
Dominique a également fait le déplacement depuis Tulle pour se rassurer : « C’est toujours intéressant de savoir comment ça a été construit, si c’est très solide, comment c’est organisé, la gestion de l’eau, de l’électricité, de la puissance de l’eau… »
Franck Viguier dirige les visites. Il est directeur EDF du groupe d’usines Aigle et est très confiant dans la solidité du barrage : “Je vous rassure, le barrage Eagle est très stable, et il est étroitement surveillé !”
Toutes les deux semaines, les agents d’EDF contrôlent l’ouvrage : « On utilise des pendules pour voir les mouvements du barrage, on utilise des piézomètres pour regarder la pression sous le barrage, on mesure les fuites ce qui permet de suivre leur évolution dans le temps.énumère Franck Viguier. Enfin, nous avons l’inspection visuelle, donc regardez de manière générale si nous constatons des changements sur le parement du barrage ou sur certains éléments précis.
On voit que c’est sérieux, ça me rassure.
RichardVisiteur de Poissac (19)
Ici, la structure du barrage présente peu de risques, mais vivre à proximité d’un tel bâtiment n’est pas anodin. En aval, le niveau de la Dordogne peut monter de cinq mètres en quelques minutes.
« Au moment où on turbine et où on lâche 550 m3 dans la rivière, nous sommes toujours attentifs à la sécurité des personnes qui peuvent se trouver en aval, ajoute Franck Viguier. Selon lui, les principaux risques pour la population se situent autour des aménagements du barrage, notamment pour les promeneurs, pêcheurs et baigneurs qui s’approchent trop près du périmètre. Une zone d’interdiction est ainsi délimitée en aval de l’ouvrage, sur plusieurs kilomètres.
Plus grande centrale hydroélectrique de la vallée de la Dordogne, le barrage d’Aigle produit chaque année l’équivalent de la consommation de la ville de Limoges.