la restauration du Château de Fages se poursuit

la restauration du Château de Fages se poursuit
la restauration du Château de Fages se poursuit

EEn ce matin de fin décembre, le brouillard enveloppe entièrement la vallée de la Dordogne. Sur les hauteurs de Saint-Cyprien, en Périgord Noir, au bout d’un chemin de castine, la purée de petits pois dévoile à peine le Château de Fages, propriété depuis 1964 de la famille Durand. «C’est mon père qui l’a acheté», raconte Pâquerette, qui l’a reçu en héritage avec son frère Perceval, en 2020, au décès de Louis.


Pâquerette et Perceval Durand souhaitent ouvrir le site aux visiteurs à l’occasion de Châteaux en fête, en avril.

archives Anne Bécheau

Une histoire de famille

Le site est mentionné pour la première fois au XIIe siècle. De ces origines médiévales, il ne reste pas grand chose. Fages, comme de nombreux châteaux de la région, a subi des transformations au fil des siècles et au gré des modes. A la Renaissance notamment, elle fut profondément modifiée. Les pillages pendant la Révolution et par la suite lui ont fait perdre son prestige. « Lorsque nous avons hérité du château, la question s’est vite posée de savoir ce que nous allions en faire », se souvient Pâquerette Durand. Le vendre ? Mais à qui ? Et puis, nous avons pris le risque qu’il tombe entre de mauvaises mains et finisse à l’abandon. »


Au fil des siècles, le site a subi de nombreuses transformations.

Boris Rebeyrotte

La sœur et le frère décident donc de préserver le site, classé Monument Historique, et de poursuivre l’œuvre de leur père, à savoir sa restauration. « Quand mon père l’a acheté, c’était une ruine », se souvient Pâquerette Durand. Au début des années 1930, la toiture s’effondre. Le château avait été vendu à un équarrisseur qui y déposait ses carcasses d’animaux. » Il appartenait alors à un polytechnicien qui négligea son entretien, le laissant dans son jus. « Apparemment, il cherchait un trésor », sourit l’actuel propriétaire. Jusqu’à ce que Louis Durand l’achète donc, au milieu des années 1960. « Sans lui, le château se serait effondré », raconte sa fille.

Ouvert au public

Aujourd’hui, Pâquerette et Perceval Durand souhaitent poursuivre les travaux et ouvrir le site aux visiteurs. Extérieurs uniquement dans un premier temps. « Nous avons dû refaire la toiture. Elle coulait partout. Heureusement, nous avons été lauréats du prix du patrimoine local et du tourisme, d’Airbnb et de la Heritage Foundation. Nous avons aussi eu l’aide de la Drac [NDLR : Direction régionale des affaires culturelles] et la fondation Vieilles Maisons Françaises. » Cela dit, restaurer un tel site coûte cher, très cher. Il faut encore que les Durand trouvent 200 000 euros pour mettre le site hors d’eau.

Pour ce faire, une collection en ligne (1) a été lancée en juillet ; il s’achèvera fin janvier 2025. « C’est un chantier qui a une histoire », précise Pâquerette Durand. Au XVIe siècle, il est proche de la couronne, puisque le second époux d’Anne de Fages participe à l’assassinat de l’amiral de Coligny, lors de la Saint-Barthélemy. »

En attendant, les travaux continuent. «On a mis la chapelle hors d’eau», explique le guide du jour. Nous allons replanter des buis. L’idée est de pouvoir ouvrir pour l’opération Châteaux en fête en avril, puis durant l’été et bien sûr pour les Journées européennes du patrimoine en septembre. C’est un lieu que nous souhaitons partager, il fait partie de l’histoire locale. »

(1) Sur Fondation-patrimoine.org, puis tapez Château de Fages dans le moteur de recherche.

 
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