Dakar, 27 déc (APS) – Le Premier ministre, faisant sa déclaration de politique générale aux députés, a annoncé une série de mesures fiscales à mettre en œuvre dans les années à venir, dont l’utilisation des recettes fiscales comme principal instrument de financement. souverain, la fin de la « générosité sans contrôle de l’État » en matière fiscale, et le refus du Sénégal de coopérer avec les paradis fiscaux.
Ousmane Sonko, inspecteur des impôts et des domaines professionnels, a promis aux parlementaires et au peuple sénégalais de mener « une vaste réforme du Code général des impôts » et de garantir une fiscalité correcte des secteurs à fort potentiel. Il a cité l’immobilier, le foncier et le secteur informel parmi les secteurs ciblés.
Il s’engage également à concilier la nécessité de mobiliser les recettes fiscales et la promotion des investissements.
Si l’on admet que « la fiscalité est certainement le maillon le plus important de la politique budgétaire », il faut en même temps constater que « le Sénégal peine à mobiliser de manière optimale les recettes fiscales, qui constituent le principal instrument de financement souverain », a souligné le chef du gouvernement. gouvernement.
Le taux de pression fiscale est d’un peu moins de 18% au Sénégal, a-t-il précisé, ajoutant qu’il est donc inférieur au ratio de 20% fixé par les critères de convergence de l’UEMOA.
Une « réforme fiscale ambitieuse »
“Notre ambition est d’atteindre et de maintenir un taux de pression fiscale supérieur ou au moins égal à 20%, ce qui correspondrait à des recettes annuelles supplémentaires de plusieurs centaines de milliards”, a assuré le Premier ministre.
Il estime que « ce résultat est tout à fait à notre portée, si notre système fiscal et nos administrations fiscales et douanières […] sont purgés des défauts qui alourdissent leur action. “Il s’agit notamment de freiner le phénomène incontrôlé des niches fiscales avec son corollaire mal ou sous-estimé de perte de recettes.”
« Dans le cadre de la réforme fiscale ambitieuse que je propose, a poursuivi M. Sonko, mon gouvernement s’engage ici et maintenant à formuler et mettre en œuvre des mesures fortes de rationalisation des dépenses fiscales, afin de réduire progressivement l’impact des exonérations sur la mobilisation des recettes tout en restaurer les marges budgétaires pour financer notre politique économique et sociale.
“Notre politique fiscale conciliera la nécessité de mobiliser les recettes fiscales avec la politique de promotion des investissements dans le pays”, a promis le Premier ministre.
Il souligne que « l’analyse des données sur les dépenses fiscales donne une impression de générosité sans contrôle de l’État, pour des résultats dont l’efficacité n’a pas été démontrée ».
De 2019 à 2022, les dépenses fiscales se sont élevées à 2,232 milliards de francs CFA, a indiqué l’inspecteur des impôts et des terres. Il estime que le contrôle de la « générosité » de l’État en matière de fiscalité devrait permettre « d’évaluer l’efficacité et l’efficience des dépenses fiscales ».
Le gouvernement procédera à un « audit exhaustif de toutes les mesures tendant à réduire la charge fiscale d’une activité économique ou d’une catégorie socio-professionnelle de contribuables citoyens », a promis Ousmane Sonko, ajoutant qu’« une nouvelle matrice de mesures dérogatoires doit être dessinée ». d’ici fin décembre 2025.
« Une véritable avenue pour la fraude et l’évasion fiscales »
Les pouvoirs publics œuvreront également à rationaliser les exonérations relatives à la taxe sur les cimenteries et à l’impôt sur le revenu, notamment en actualisant le barème progressif.
Les exonérations accordées aux consommations de la tranche sociale pour la fourniture d’eau et d’électricité seront également rationalisées, le but étant de « cibler uniquement les consommateurs les plus défavorisés » quant à l’octroi de cet avantage.
“Les nombreuses conventions fiscales conclues par le Sénégal seront également examinées”, a déclaré le Premier ministre aux députés.
« A ce jour, le Sénégal compte 18 conventions fiscales bilatérales en vigueur. Cette politique constitue une véritable voie de fraude et d’évasion fiscales», a-t-il dénoncé, promettant de procéder à «le retrait du Sénégal de toute convention bilatérale avec un paradis fiscal».
Selon lui, le gouvernement veillera à rationaliser les mesures dérogatoires disséminées dans plusieurs textes, notamment les codes minier et pétrolier, ainsi que les codes des télécommunications et des investissements. “Leur rapatriement en un corpus unique, le Code général des impôts, sera réalisé, ce qui sera un chantier prioritaire”.
» En complément de ces mesures, une vaste réforme du Code général des impôts sera menée en agissant à l’inverse sur les taux et l’assiette. Pour nous, élargir l’assiette fiscale […] est la stratégie appropriée pour parvenir à une fiscalité efficace et équitable », a poursuivi Ousmane Sonko.
“En ce qui concerne l’assiette, par exemple, la taxation correcte des secteurs à fort potentiel comme l’immobilier, le foncier et le secteur informel est un impératif budgétaire prioritaire”, a-t-il déclaré.
FSE/ASG/MTN