Pour la 3ème année consécutive, Sophie et Baptiste, bergers ariégeois, installent leur troupeau sous les cieux de Gruissan. Cette transhumance hivernale s’avère bénéfique pour tous les partenaires impliqués.
Les mains posées sur son bâton, son chien assis à ses pieds, Sophie, bergère ariégeoise, veille sur son troupeau. Derrière lui, l’île de Saint-Martin. Devant elle, au-delà des chameaux de Salins, l’horizon. Ses brebis paissent tranquillement dans la vigne qui leur est réservée. Cette troisième année de transhumance hivernale sur les terres de Gruissan s’annonce sous de bons auspices. L’arrivée de ses 300 brebis et agneaux sur le parking mis gratuitement à disposition par les Salins a été saluée par un comité d’accueil animé par André Bedos, adjoint au maire chargé du développement durable de la région. Lorsque les portes du camion se sont ouvertes, ses animaux se sont précipités sur les premières herbes. Marc, vigneron local qui préparait son terrain pour les recevoir, était ému. Sereine, la bergère sourit. «J’ai l’impression de rentrer à la maison. J’ai en fait 3 logements : à la ferme, à la montagne dans la cabane d’été et ici, dans cette clairière de l’île de Saint-Martin ». Après trois hivers passés entre l’île Saint-Martin et la Clape, l’évidence est là : ce sont ses moutons qui en profitent le plus. Elle et son compagnon Baptiste en sont convaincus. L’été dernier, la fièvre catarrhale du mouton a décimé 30 à 60 % du cheptel des Pyrénées-Orientales à l’Ariège. Ils n’ont pas été impactés. « Le fait qu’ici ils bénéficient d’une alimentation variée et différente contribue certainement à renforcer leurs défenses immunitaires. Et le fait d’être dehors toute l’année aussi. Cela leur permet de mieux faire face aux aléas des crises sanitaires. Tout cela confirme que ce système apporte beaucoup au troupeau. Au troupeau, comme à tous les acteurs : les propriétaires voient leurs exploitations entretenues de manière naturelle et biologique, les bergers font des économies sur le foin et les soins, ce qui profite évidemment à la collectivité qui a débloqué une aide financière pour les éleveurs touchés par l’épidémie de cet été..