Le 16 décembre, deux jours après le passage du cyclone Chido à Mayotte, un appel a été lancé pour renforcer les forces de police sur l’île. Ayant envie de s’engager depuis longtemps, le capitaine Hervé Guyon a immédiatement postulé. Le lendemain, sa candidature est acceptée. Pas de temps à perdre, il est attendu sur le tarmac le 18 décembre pour embarquer.
Un long voyage et de nombreux transferts
Après plus de 24 heures d’attente, il a décollé le 19 décembre à bord d’un « Airbus A300 spécialement affrété pour le transport des forces de sécurité intérieure », a-t-il précisé. Dès son arrivée à l’aéroport de Dzaoudzi, il monte à bord d’un camion afin de récupérer la dernière barge de la journée pour rejoindre la Grande-Terre. Puis, une fois à Mamoudzou, il rejoint Mtsamboro, au nord de Mayotte. « La nuit est tombée mais les nombreux dégâts sont déjà visibles », explique le capitaine. Accompagné d’autres gendarmes, il a passé la nuit dans un hébergement, sans eau ni électricité, fourni par une famille mahoraise.
« Un vrai choc »
À son réveil, il a été confronté à « un véritable choc » face à l’ampleur des dégâts (toitures arrachées, végétation détruite…). Dès les premières heures, il vient en aide à la population et renforce la brigade locale. Le 23 décembre, il change de rôle pour assurer l’accès et la sécurité à la station-service de Dzoumogné, envahie par des files d’attente interminables.
La polyvalence comme maître mot
Le lendemain, il se rend à Tsararano, près de Dembéni, sur la côte est de l’île pour prendre le poste de commandant en second de la Compagnie de Marche du Nord. Une unité qui regroupe 103 gendarmes répartis sur cinq sites stratégiques dans la moitié nord de l’île : Tsararano, Dembéni, Mtsamboro, Combani et Petite-Terre. Objectifs : assurer la protection et l’écoute de la population, prévenir tout trouble à l’ordre public et surtout participer à la distribution d’eau et de nourriture dans les zones résidentielles les plus précaires, appelées « bangas ».
Lors de ces distributions, une assistance médicale est également proposée pour prodiguer des soins et évacuer les résidents les plus gravement blessés. Selon le capitaine, « il faut savoir être polyvalent mais c’est l’essence même de notre mission de gendarmerie. Ensuite, cela nous permet d’apporter notre soutien à la population mahoraise, aux nombreux sans-papiers, sans oublier nos collègues affectés sur l’île.