Jour phare de l’année, Noël a réuni hier trente-cinq personnes, plus leurs compagnons, mercredi 25 décembre 2024, pour un déjeuner organisé par l’antenne locale des Petits Frères des Pauvres. Elle s’est déroulée au restaurant de l’hôtel Mercure, à Joué-lès-Tours, pour briser l’isolement et passer un moment chaleureux, convivial, avec également des rencontres.
Ce repas a suscité quelques craintes chez l’une des organisatrices, une bénévole de l’équipe d’action territoriale, Anne-Marie Mercier, inquiète de trouver suffisamment de chauffeurs. Elle est finalement arrivée sur place en fin de semaine précédant l’événement, avec trois minibus et cinq à six voitures pour le covoiturage. « Nous avons fait appel aux bonnes volontés, avec le Relais Amiable de Joué-lès-Tours et le Secours catholique. Ils nous ont donné des adresses très utiles »elle admet. Avec sa coéquipière Simone Carton, ils ont retrouvé le restaurant en juin et l’hôte qu’il fallait réserver un an à l’avance.
Mélanger bénéficiaires et visiteurs pour favoriser les nouvelles rencontres
La fin du repas a été rythmée par les cadeaux, avec le calendrier, les fleurs, les crayons. Mais le plus précieux aux yeux de tous, c’était le moment partagé, les rencontres. Ils furent nombreux, souvent inattendus.
L’organisation avait prévu de ne pas placer les bénéficiaires côte à côte avec leurs visiteurs habituels pour favoriser les échanges. Marine, jeune ingénieure en mécanique installée à Tours depuis un an, a découvert les Petits Frères des Pauvres grâce à la journée Sports’ouverts au Lac de la Bergeonnerie. « Le nom de l’association des Petits Frères des Pauvres m’était connu car je l’avais lu sur des bouteilles de jus de fruits. Il a été indiqué qu’elle était bénéficiaire d’une somme remise. Maintenant que j’ai retrouvé une stabilité géographique, j’avais envie de m’engager, principalement auprès des personnes âgées car ma grand-mère habite loin. »
La passion de la musique partagée
A table, Marine s’est entretenue avec Nicole, une habitante de Tours Nord de 74 ans. Elle a participé au déjeuner pour la première fois avec grand plaisir car la solitude lui pèse. Et surtout, elle attendait pour danser. “Je l’aime. Quand j’étais plus jeune, à Tours, j’allais au bal avec des amis. »
A une autre table se trouve Laurent, 62 ans, l’un des plus jeunes participants. Marine va lui rendre visite une fois par semaine. Ils se promènent parfois, boivent du vin chaud ou mangent du chocolat. Il lui raconte sa passion pour la musique, les grands opéras italiens, français et allemands.
Cet homme étonnant a appris à lire la musique en autodidacte, guidé par sa seule passion. Il vit entouré de partitions, de CD, avec différentes versions des mêmes œuvres pour les comparer. “Je suis un peu un dinosaure, sans ordinateur ni internet”admet-il, amusé. Son amour du grand répertoire ne l’empêche pas de s’amuser danser sur des tubes mainstream. Le prochain rendez-vous est fixé pour la galette des rois.