Par
Brian Le Goff
Publié le
25 décembre 2024 à 18h41
Voir mon actualité
Suivre l’actualité Rennes
Cela aurait pu être un joli cadeau de Noël. pour un ou plusieurs de vos proches. Lorsqu’on emprunte la rue de Lorient, entre Roazhon Park et le centre-ville de Rennes, impossible de rater cette vitrine pleine de des dizaines de trophées, coupes, médailles, etc. Derrière elle se cache Hobi Sports, un magasin dédié à ces récompenses, repris il y a 30 ans par Gérard et sa femme. Aujourd’hui veufle septuagénaire est soutenu par sa fille, Solène, en gestion d’entreprise. Pour actualités Rennesle père et la fille les retracent trois décennies d’histoiretandis qu’à l’aube des 80 ans de Gérard, tous deux souhaitent lâcher prise.
«J’ai accepté sur un coup de tête»
Tout a commencé au milieu des années 1990, Gérard, 79 ans en janvier 2025, et son épouse occupent le bar tabac du centre commercial des Almadiesà l’angle de la rue de Suède et de l’avenue Henri-Fréville, quartier Bréquigny. «Je cherchais une autre entreprise. Un jour, un client agent immobilier m’a dit qu’il avait quelque chose pour moi, mais que ce n’était pas dans mon secteur d’activité. Il m’a présenté le magasin, j’ai accepté immédiatement photo du visage sans rien en savoir. »
Lorsqu’il m’a parlé d’un salon de coiffure, je lui ai demandé de quelles coupes de cheveux il parlait. Je n’ai toujours connu que les paquets de cigarettes.
En effet, l’homme à la carrure imposante, tout d’abord couvreur dans la première partie de sa carrière, était devenu marchand de tabac. « Mais les heures de métier étaient importantes. Du coup, la boutique des trophées nous a permis d’avoir un peu plus de temps. Et il y a eu un bon chiffre d’affaires »il explique.
Pourquoi le nom Hobi Sports ?
Lorsqu’ils reprennent le magasin, Gérard et son épouse n’en changent pas le nom : Hobi Sports. Il fait référence à l’horlogerie-joaillerie qu’elle était auparavant.
En 1995, la transaction est conclue et Gérard est aux commandes avec son épouse. C’étaient les bons moments pour la vente de ces récompenses. « Nous avons travaillé avec Citroën à La Janais, l’entreprise angevine, puis d’innombrables entreprises qui ont proposé des réductions de salariés et de cadres. »
Sa fille rejoint l’aventure
Solennel rejoint très vite ses parents après avoir j’ai quitté l’école à 16 ans. « Ma mère m’a donné sa place. Nous avons aussi toujours beaucoup travaillé avec les mairies, les associations, les clubs, les ligues», énumère-t-elle.
Un employé du magasin introduit la gravure et elle a apprécié cette pratique qu’elle continue de pratiquer sur les différentes récompenses vendues. «Je pourrais graver couteaux, bracelets, etc. »explique-t-elle en nous montrant de vieilles machines qu’elle utilisait dans l’arrière-boutique. «Il n’y a pas plus de pièces de rechangeje ne les utilise donc plus pour préserver leur moteur. »
L’argent a tué le sport. Une tasse ne peut pas être consommée.
Mais les temps ont changé. « Aujourd’hui, distribuer des trophées est de moins en moins courant. Les gens préfèrent les paniers-cadeaux, les espèces ou les chèques-cadeaux. Ils le disent : “La coupe est devenue dépassée”. Oui, une coupure, il n’est pas consommé »elle soutient.
Un monde qui change sans laisser de place aux coupes
Elle déclare : « Ce qui nous permettait de continuer, ce sont les tournois de palets. Mais l’argent a tué le sport. En effet, avec son père, ils ont vu ce monde changer faire des compétitions; certes, mais où il n’était pas nécessaire d’avoir tout le matériel de dernière génération pour le faire, car cela restait un hobby. « Nous ne je ne peux pas non plus parrainer des associations comme les grands magasins de sport, alors nous avons aussi perdu ces associations. Autrefois, l’argent des rafraîchissements servait à acheter les tasses, c’est fini. »
D’autres paramètres ont évidemment rendu l’activité moins prospère qu’auparavant. L’arrivée, il y a une vingtaine d’années, du Compétition chinoise et l’avènement du plastique ont fait baisser les prix et la qualité. « Avant, on pouvait assembler nos propres coupes, maintenant elles arrivent toutes faites. »
Même notre fournisseur commence à se mettre sur internet et je ne pourrai pas vendre en dessous de son prix, puisque c’est mon fournisseur.
L’essor d’Internet Cela a aussi fait beaucoup de dégâts à l’entreprise, quasi unique dans le département : « Aujourd’hui, les clients ne viennent plus en magasin pour choisir. Nous leur envoyons le catalogue. Ils passent leur commande par téléphone ou par email et viennent récupérer leur commande. »
Et le le quartier a également évolué, compliquant la circulation et le stationnement : « Les clients nous le disent, c’est compliqué de venir chez nous. Les places de parking ont été réduites. De part et d’autre de la rue, il y avait avant l’ancien E.Leclerc qui a déménagé à Cleunay en 2000 et un grand parking qui n’existe plus. »
Le Covid m’a un impact
Enfin, le Covid a provoqué la disparition de nombreuses associations, dirigées principalement par des personnes âgées qui avaient encore l’habitude de récompenser les diplômés avec des trophées, des coupes et des médailles. « Il a giflé tout le monde. Les associations ont échoué », constate Gérard.
Face à ce constat, et après près de 30 ans d’expérience dans ce domaine, Solène souhaite changer d’activité. « Je ne sais pas encore ce que je vais faire, je vis au jour le jour. »Pour son père, la retraite est bien méritée après 64 ans de travail . L’histoire familiale ne continuera pas non plus. « Ma fille veut devenir avocate », coupe Solène.
Une activité à diversifier dans le futur
Solène et Gérard aimeraient cependant voir cette boutique continuer après eux :« Il y a des diversifications possibles à explorer, l’imprimerie de graffitis Bisman, boulevard de la Liberté, en centre-ville, a fermé ses portes. Il gravait toutes sortes de plaques pour les cabinets médicaux, les avocats, etc. » Une piste à explorer pour d’éventuels futurs managers.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.