La libération des animaux
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Même île, même arbre, même partenaire. Chaque hiver, des rapaces, proches de l’aigle, quittent l’Europe pour une longue migration vers la langue barbarie, au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest. Sur place, des ornithologues bénévoles les enregistrent.
Tous les articles de Libéré des animaux, en kiosque les 24 et 25 décembre peut être lu ici.
Vue du littoral, la langue de Barbarie n’est qu’un filet blanc, une fine étendue de plages et de dunes. Puis apparaissent les filaos et les mangroves aux racines arquées, au fur et à mesure de la progression de la pirogue bleu roi qui a quitté ce matin d’octobre le village de Dégou Niaye, à 200 km au nord de Dakar. Son tangage soudain, près de l’embouchure du fleuve Sénégal, ébranle à peine Moussa Niang, debout sur une cale, jumelles en bandoulière, survêtement remonté jusqu’aux genoux. Ornithologue bénévole, il se passionne depuis l’enfance pour les oiseaux migrateurs et ses voisins intermittents.
Comme ces pélicans qui colonisent un banc de sable, ou plus loin, ces hérons cendrés à l’approche prudente. Quant à ces bruyants oiseaux blancs à calotte et queue noires qui s’agitent au-dessus de l’eau et plongent avec leur bec – pointu et orange vif – en premier, “ce sont des sternes caspiennes” : « Bons pêcheurs, mais très agressifs lors de la reproduction. » Un ballet familier, aux yeux de Moussa, qui scrute ardemment les lieux à la recherche du “ampoule”une autorité locale. Et enfin le voit.
« Balbu », pour balbuzard pêcheur, est un oiseau de proie pisc
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