Une première période rythmée, une seconde un peu plus morose, les résultats du 32e tour de Coupe de France… du côté des supporters.
Environ 150 supporters strasbourgeois se sont déplacés à Calais pour l’entrée du Racing en Coupe de France et le dernier match de l’année. Il faut dire que l’affiche est alléchante : Calais c’est aussi le Racing, leurs couleurs sont sang et or, ils sont dans le département du Pas de Calais… ce ne sont pas nos frères lensois, mais pas loin.. . nos demi-frères de Calais ? Allez, c’est le demifrérico !
L’arrivée au stade se fait en douceur avec un grand dispositif de sécurité : un savoir-faire local, dans un territoire où de nombreuses personnes tentent de quitter l’Europe. Mais pas le Racing, qui vient à Calais avec la ferme intention de se rapprocher. L’Europe ou la mort ? Cela passera par Calais.
Inauguré en 2008, le Stade de l’Epopée est un joli petit stade fermé de 12 000 places. Son nom fait référence à l’épopée calaisienne en Coupe de France, qui a notamment vu l’élimination du Racing. Mais ce n’est plus la même équipe : le RC Calais, qui évolue en N3, a été fondé en 2023 par la fusion du Grand Calais Pascal FC avec le Calais FC Hauts-de-France. Pourtant, les supporters locaux ont la mémoire vive et une banderole trône au pied du petit kop local derrière les buts :
Citation: 24 ans après, c’est à vous d’écrire l’histoire
Ce stade n’est pas inconnu du Racing qui y était venu au même stade de la compétition pour affronter Le Portel en 2020. C’est un stade qui a vu Benjamin Corgnet marquer. A l’exception de la tribune présidentielle, chaque tribune possède son propre mini kop. L’intervenant local est totalement inaudible (là on n’est pas dépaysé). Il lance des chants qui tombent à plat et s’écrase pendant la minute de silence en ajoutant des noms auxquels il faut rendre hommage après que l’arbitre ait sifflé le début de la minute. Notre kop est en 1/4 de tour. La vue est bonne : bonne pente, pas de filets de sécurité. La buvette sert de la bière. Tous les feux sont au vert. Sauf peut-être ces coups de vent qui déstabilisent les coupes de bière et ceux qui ont déjà trop bu.
Après le traditionnel 1/4 d’heure de silence, le kop lance un tonitruant « Allez Racing Allez » qui fera son petit effet sur les supporters voisins visiblement impressionnés. Sur le parking de Strasbourg l’ambiance est bonne et rythmée, faisant abstraction du match sur le terrain qui est assez terne. Le stade se réveille lors des contre-attaques de Calais mais on reprend le dessus après le penalty arrêté par Johnsson.
Après la pause, la performance de notre kop diminue un peu. Qu’à cela ne tienne, sur le terrain le Racing prend le relais et se sort du marasme grâce à Santos et Mara. Les buts marqués de l’autre côté du terrain ne seront que très faiblement célébrés par notre kop, qui visiblement ne se soucie pas du tout de ce qui se passe sur le terrain. “On s’en fiche des fêtes de fin d’année, l’important c’est d’être ensemble» dit le capodastre avant de lancer un « Strasbourgeois come on » sur l’air de vive le vent. C’est la fête, c’est la fin. Tous les joueurs viennent obligeamment saluer le parking strasbourgeois qui continue de chanter. Les supporters calaisiens nous prennent en photo et plusieurs échanges de foulards ont lieu (adieu ma belle cigogne. Une ambiance très conviviale et un contrat rempli par tous les protagonistes strasbourgeois).
La sortie du stade est rapide et sans tracas. La police a bloqué l’accès pour laisser partir les supporters strasbourgeois venus en véhicules personnels, tandis que les supporters locaux vaincus ont payé les embouteillages pour nous laisser passer. Nous reviendrons avec plaisir. C’est désormais un stade qui a vu Benjamin Corgnet marquer, et Sékou Mara doubler.