Article de Fernand-Joseph Meyer. La sensation de la tomate et du bug

Article de Fernand-Joseph Meyer. La sensation de la tomate et du bug
Article de Fernand-Joseph Meyer. La sensation de la tomate et du bug

Par hasard dans une navette de train express régional entre Nancy et Thionville, les esgourdes en alerte, on surprend d’abord ces mots comiquement égocentriques que sont Mais-moi-je-te-dirai-et qui sont détachés d’un contexte très chaud. C’est un voyageur d’une vingtaine d’années hyperconnecté qui les dit. Elle a l’air merveilleusement en colère. Ses deux compagnons très contemporains aux oreilles découvertes lèvent les yeux au ciel pour lui dire, on comprend sans difficulté, de baisser la voix. On devine que tous les trois parlent de politique et s’énervent encore plus contre ces élus de la nation qui adorent dérouler leur récit estropié de moi-je-vais-vous-le-dire sur les ondes des matinales radio.

Très vite, on est persuadé que les trois parlent du chef adjoint d’un parti politique d’opposition qui doit être celui de Jean-Luc Mélenchon et Mathilde Panot qui, nous semble-t-il, n’est plus du tout mêlé aux punaises de lit de l’été dernier. On se dit que les dirigeants de tous les partis politiques font de même et que ceux de l’extrême centre sont peut-être même les champions de l’exercice. La voix officielle du rail annonce le prochain arrêt à la gare de Woippy et on perd le fil des disputes citoyennes échangées entre nos trois micro-touristes toujours en colère. Il en est de même avec le fil moins tendu de notre lecture chaotique d’un article du quotidien du soir national qui parle de la tomate de consommation standard et inodore qui nous viendrait – mon Dieu ! – originaire du Sahara occidental et qui aurait la nationalité marocaine selon l’auteur de l’article qui connaît bien la macro-économie.

L’analyse peut être lue sur un journal non virtuel, car cela ne va pas de soi quand on observe le regard suspicieux que nous lance un homologue à tête millénaire qui se débat avec deux téléphones portables et un ordinateur très mobile. . A part notre trio qui discute, on décèle, le concept liquide de « sentiment » aussi trompeur que le concept plus collant de « récit » dont l’opinion polyvalente dote les hommes ou femmes politiques qui ne sont pas philosophiquement finis, tout le wagon triple-clique comme un fou. personnes.

 
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