L’acquisition et la transformation de cet immeuble de l’avenue du Docteur Arnold Netter à Paris ont coûté 113 millions d’euros.
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Mais l’engagement financier de la Ville ne s’arrête pas là : pour ce seul projet, elle garantit les emprunts contractés par la RIVP auprès de la Caisse des Dépôts à hauteur de 45 millions d’euros. Cet investissement massif couvre une part importante du coût total de l’opération, estimé à plus de 113 millions d’euros. Même si le montant paraît élevé, il reste nettement inférieur aux prix du marché parisien. L’acquisition a été négociée autour de 4.800 euros le m2tandis que le site spécialisé MeilleursAgents estime qu’un appartement dans cette même rue a un prix moyen de 9 280 euros le m2.
La capitale dispose également d’un outil juridique pour acquérir de nouveaux immeubles : le droit de préemption. Ce mécanisme, prévu par le Code de l’urbanisme, lui donne la priorité lors de l’achat de certains biens immobiliers. Depuis 2023, 69 biens ont été saisis grâce à la mairie de Paris, pour un montant moyen de 10,9 millions d’euros par opération, selon un rapport du cabinet de conseil Newmark.
C’est notamment le cas au 119-121 rue Damrémont, au nord du 18e quartier, où la municipalité dirigée par Anne Hidalgo a voté une subvention de 10 millions d’euros à la RIVP (sur une opération de 32 millions d’euros) afin de permettre la création d’une cinquantaine de logements sociaux.
Depuis 2023, la Mairie de Paris n’hésite pas à sortir son chéquier. Pas moins de 1,1 milliard d’euros ont été investis par la ville et les bailleurs sociaux pour acquérir de l’immobilier résidentiel. Sur les 2 dernières années, 84 actifs immobiliers ont été acquis ou préemptés par les acteurs publics parisiens, soit près de la moitié des investissements en immobilier résidentiel à Paris. Résultat : 2 000 logements sociaux ont été prévus grâce à ces opérations.
L’étude met cependant en garde contre les risques que pourraient présenter de tels investissements sur le marché locatif privé. “Déjà coupé par la hausse des locations saisonnièrespar la réticence des propriétaires à louer leurs biens ou par l’interdiction de location de passoires thermiques, le parc locatif privé se contracterait encore en cas d’accélération des préemptions et acquisitions par la Ville et ses bailleurs.nous pouvons lire. « Cela accentuerait les tensions locatives et entraînerait une hausse des loyers »note le rapport.
Mais la Ville ne compte pas ralentir ses acquisitions, bien au contraire. “Pour 2025, nous disposons d’un budget de 800 millions d’euros pour le logement, dont 600 millions pour l’acquisition”se félicite Jacques Baudrier, adjoint au logement parisien. « 1,4 milliard d’euros seront investis sur la période 2025 à 2027 afin de continuer à construire, acquérir et rénover des logements sociaux »assure la Mairie.