Par
Thomas Martin
Publié le
22 décembre 2024 à 9h28
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Aucune reprise en vue. A Paris, depuis 2012, la population continue de diminuer. Selon les derniers chiffres de l’Insee, entre 2016 et 2022, la capitale a perdu en moyenne 12 800 habitants par an. Au 1er janvier 2022, la population parisienne était de 2 113 705 habitants contre 2 190 327 six ans plus tôt. Une tendance qui ne semble pas devoir s’inverser à court terme.
La population augmente dans les autres départements d’Île-de-France
Ces dernières années, la baisse s’est accentuée. « La baisse, de 0,59 % en moyenne annuelle, est un peu plus marquée que celle observée sur la période 2011-2016 (-0,54 %), note l’Insee. Cela s’explique par un solde naturel en légère baisse (comme dans tous les départements franciliens), le déficit migratoire apparent étant stable (-1,22% par an).»
D’autres chiffres font mal à la ville dirigée par Anne Hidalgo : la population augmente dans les autres départements franciliens à un rythme annuel moyen compris entre +0,45 % et +0,76 % entre 2016 et 2022.
Département le plus peuplé d’Ile-de-France après Paris, la Seine-Saint-Denis connaît le plus fort dynamisme démographique de la région : elle gagne 12 500 habitants chaque année (soit +0,76 % par an) grâce à un équilibre des ressources naturelles. toujours nettement excédentaire (+1,14%), lié à la jeunesse de sa population. Le bilan naturel de la Seine-Saint-Denis est le plus élevé de France métropolitaine.
Les raisons du départ des Parisiens
Quelle est la raison de ce désenchantement persistant envers la Ville Lumière ? Selon l’Insee, et sans surprise, le coût encore élevé du logement est l’une des principales raisons expliquant les départs. Même si les prix de l’immobilier baissent, la capitale reste la ville la plus chère de France. Une étude récente des Notaires de France révèle que le pouvoir d’achat a structurellement diminué au cours des deux dernières décennies. Au début du XXIe siècle, le marché immobilier bénéficie notamment d’une conjoncture économique porteuse, marquée par des taux d’emprunt bas. Une situation contrebalancée en 2008 par la crise économique.
Autre explication avancée par l’Insee, l’arrivée d’un enfant qui conduit à rechercher un logement plus grand dans les Hauts-de-Seine ou le Val-de-Marne voisins. où certaines communes se démarquent car très accueillantes envers les jeunes parents.
Dans le même sens, la recherche d’un autre cadre de vie, accentuée depuis le Covid, est également un facteur important. Selon un classement publié dans le Journal du Dimanche (JDD) fin janvier 2024, la plus belle ville du monde ne donne plus vraiment envie de s’y installer. L’association « Villes et villages où il fait bon vivre » classe la capitale 103ème sur 34 808 communes de France métropolitaine, la sortant ainsi du Top 100.
A la 91e place en 2023, la Ville Lumière se place désormais derrière Cergy (99e), Poissy (100e), Troyes (101e) et Sartrouville (102e), notamment. Un classement basé sur des enquêtes OpinionWay qui permettent de définir des catégories et des critères pertinents en fonction des personnes interrogées. En 2024, les trois grandes priorités étaient par exemple : la qualité de vie, la sécurité et la santé.
Des tendances démographiques qui vont se poursuivre
Selon une récente étude de l’INSEE, les récentes tendances démographiques devraient se poursuivre dans les années à venir et la population parisienne va continuer de diminuer pour atteindre 2 064 000 habitants d’ici 20240. « Le déclin démographique parisien serait lié à un déficit du solde migratoire qui resterait important, prédit l’Insee. Bien que positif, le surplus naturel diminuerait progressivement sur la période, notamment sous l’effet de la hausse des décès liée à l’arrivée des générations du baby-boom aux âges de plus grande mortalité.
La part des plus jeunes (moins de 15 ans) continuerait de diminuer et le vieillissement de la population se poursuivrait. En 2040, Paris serait l’un des départements d’Ile-de-France où la proportion de personnes âgées de 75 ans ou plus serait la plus élevée (12 %).
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