Ce samedi soir, l’Union Bordeaux-Bègles a battu Castres (3-13) au terme d’un match verrouillé.
Hauts
Un Bordeaux tout terrain
C’est le genre de match qui démontre l’évolution constante de Bordeaux, année après année. Alors qu’ils voyageaient sans beaucoup de cadres (Lucu, Jalibert, Bielle-Biarrey ou encore Buros), les hommes de Yannick Bru repartaient de Castres avec un précieux succès qui leur a permis de retrouver la première place du Top 14. Avec un plan de jeu récité à la lettre, un Bataille d’occupation remportée grâce à un jeu de jambes précis et une efficacité incroyable matérialisée par l’essai opportuniste de Yoram Moefana juste avant la mi--, Damian Penaud et son équipe montrent qu’ils sont désormais capables de remporter des matchs importants en le coeur de l’hiver. Yannick Bru l’a annoncé en début de saison, il faut à tout prix finir dans les deux premiers, et cela passe forcément par ce genre de performance.
Une défense de fer
En effet, la ligne arrière bordelaise, habituellement si exceptionnelle, ne s’est pas présentée ce soir. Si les erreurs ont été nombreuses en attaque, c’est dans un autre registre que les Bordelais se sont illustrés ce soir. Avec 120 plaquages et 91% de réussite dans ce secteur, les Unionistes se sont montrés tout simplement intraitables en défense. Tevita Tatafu (13), Mahamadou Diaby (12) et Temo Matiu (11) ont tous terminé la rencontre avec plus de dix plaquages. Une défense de fer qui a laissé les Castrais sans solution durant toute la rencontre. Seulement 3 points encaissés par les Bordelais ce soir à Pierre-Fabre, qui font le plein de confiance avant de disputer leur dernier match à domicile la semaine prochaine.
Métronome Lesgourgues
Souvent critiqué ces dernières années, Yann Lesgourgues a tenu sa place face à Castres ce soir. Titulaire en l’absence du capitaine Maxime Lucu, le demi de mêlée avait fort à faire, et il l’a fait. Auteur d’une belle percée en première période, Lesgourgues s’est surtout illustré dans sa gestion du match. Très bon aux pieds, excellent en animation et auteur de très peu d’erreurs, le Français n’en a jamais fait trop et a su parfaitement gérer les conditions très difficiles qui ont entouré la rencontre. Si la performance collective bordelaise a été remarquable, on peut donc noter la solide performance du demi de mêlée unioniste, qui montre que l’UBB peut désormais composer avec des joueurs forts à chaque poste.
Des flops
Castres n’est plus invincible
C’est la grande nouvelle de la soirée : après dix succès d’affilée toutes compétitions confondues à domicile, la série castraise s’est terminée ce samedi face à l’Union Bordeaux Bègles. Et de quelle manière. Les Tarnais ont certainement réalisé le pire match de leur saison face aux Unionistes, en inscrivant seulement trois petits points en 80 minutes. Très peu inspirés, les Castrais ont eu du mal à mettre en place leur jeu et ont accumulé les fautes techniques au fil de la rencontre, visiblement gênés par la pluie battante qui s’est abattue sur Pierre-Fabre. Mais est-ce une excuse ? Ils n’ont jamais trouvé la faille dans une défense bordelaise existante. Les coéquipiers de Mathieu Babillot se sont retrouvés sur une lourde défaite face à Clermont il y a trois semaines, et ce n’est pas cette contre-performance qui va rassurer les dirigeants castrais.
Les ouvreurs castrais avaient la tête à l’envers
Dans un match aussi serré, il nous fallait certainement un bon demi d’ouverture pour gagner. Si le Bordelais Carbery a réalisé une solide prestation, aidé, il faut le dire, par son demi de mêlée du soir, les ouvreurs castrais sont passés à côté de leur but. Le titulaire Louis Le Brun a d’abord raté trois penaltys bien dans ses cordes, (laissant donc 9 points cruciaux en route), tout en réalisant un match anodin dans le match. Et c’est ensuite Pierre Popelin qui l’a remplacé à un quart d’heure de la fin, sans grand changement dans le jeu tarnais. Le deuxième match d’ouverture castrais de la soirée n’a d’ailleurs pas fait grand-chose à son avantage en se montrant lui aussi imprécis, avec une bougie directe pour l’un de ses premiers ballons. Un match à oublier pour les deux numéros 10.
Les terribles conditions
Évidemment, il fallait en parler. De la première à la dernière minute de jeu, une pluie torrentielle s’est abattue sur Pierre-Fabre, rendant les conditions de match très difficiles. Et ce ne sont pas ces statistiques qui nous feront mentir. 33 ballons perdus et une dizaine d’attaquants durant les 80 minutes de jeu. Alors que les deux équipes proposent un jeu alléchant depuis le début de la saison, c’est une bouillie de rugby qui nous a été proposée ce soir. Alors évidemment, il a fallu se recentrer sur un jeu plus restrictif, des séquences à une passe et un usage fort du coup de pied.