Ils me font travailler comme un elfe…

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Le conseil

Ils me font travailler comme un elfe…

Conseils de l’avocat Pascal Rytz.

Pascal Rytz, avocat à Genève et Nyon

Publié aujourd’hui à 10h44

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Je suis employé dans une entreprise de jouets qui connaît une augmentation considérable de son activité à l’approche des vacances. Puis-je travailler jusqu’à l’épuisement pour honorer des commandes de dernière minute ? La loi prévoit-elle quelque chose concernant les méthodes de production ou les conditions de travail dans ce contexte ? Enfin, certaines pratiques punitives sont-elles autorisées lorsque le travail n’est pas exécuté comme prévu ? Ma supérieure a en effet une tendance inquiétante aux gestes brusques auxquels elle nous soumet pour asseoir son autorité…

L.

Votre situation soulève des questions importantes liées au droit du travail, à la gestion durable de la production et au respect de la dignité dans chaque entreprise. En Suisse, l’article 328 du Code des obligations (CO) impose à l’employeur de protéger la santé de ses salariés et de préserver leur personnalité. Cela comprend des mesures visant à éviter une surcharge de travail excessive.

Un employeur diligent doit s’assurer que les conditions de travail sont supportables et conformes aux normes légales, faute de quoi sa responsabilité sera engagée. Travailler dans des conditions déraisonnables peut constituer une violation de la loi. Sur le plan écologique, la nouvelle loi sur les objectifs de protection du climat et de sécurité énergétique (LCI), qui entrera en vigueur en 2025, reflète une préoccupation croissante de limiter les impacts environnementaux des processus de production. Il fixe des objectifs ambitieux, tels que la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la promotion d’alternatives durables.

Une entreprise soucieuse de respecter ces principes devrait donc d’ores et déjà opter pour des matériaux recyclables et des pratiques de production responsables, qui deviendront bientôt obligatoires pour tous.

Enfin, concernant les mesures disciplinaires, si les agissements que vous évoquez s’apparentent à une forme de châtiment corporel, un tel comportement serait évidemment contraire au droit suisse. L’article 126 du Code pénal qualifie de tels actes de voies de fait, passibles de peine. Les relations de travail doivent donc s’inscrire dans un cadre respectueux.

Bref, vous avez le droit d’exiger des conditions de travail raisonnables et le strict respect de votre intégrité physique et morale. En cas de doute, il serait judicieux de demander conseil aux autorités, à un avocat ou à un syndicat, car préserver son équilibre personnel n’est pas un luxe, mais un droit fondamental.

L’esprit de Noël doit rester un moment de charité et de bien-être à partager, essayons de ne pas laisser le stress et le commercialisme le dissiper ! Nous souhaitons donc à tous les lecteurs de « Julie » des fêtes de fin d’année radieuses malgré toutes les turpitudes que nous imposent notre mode de vie et notre société jusqu’à cette période particulière et nous avons hâte de vous retrouver dans ces colonnes en 2025.

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