Par
Anaelle Montagne
Publié le
18 décembre 2024 à 6h32
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Depuis novembre 2024, Ryanair a dégagé le sol de l’aéroport de Bordeaux. Mais l’entreprise a laissé derrière lui 14 employésqui aujourd’hui sont payés pour ne rien faire.
Ils n’ont pas accepté le transfert proposé par Ryanair vers l’une de ses autres bases, en France ou à l’étranger. Mais l’entreprise qui est censée les licencier fait le mort.
Comment sont-ils arrivés là ?
Ryanair a annoncé en mai la fermeture de sa base de Bordeaux en novembre, accusant l’augmentation des redevances demandé par l’aéroport. Ce conflit commercial a mis en péril l’emploi des 120 salariés basés à l’aéroport de Mérignac.
Malta Air, la filiale qui fournit le personnel de cabine de Ryanair, leur a finalement proposé une relocalisation à ” bases moins chères situés ailleurs dans le vaste réseau du groupe à travers l’Europe », comme le justifie Jason McGuinness, le directeur commercial de l’entreprise.
Lors de la fermeture de la base en novembre, la plupart des salariés ont accepté. “S’ils ne le faisaient pas, l’indemnisation était un licenciement économique”, explique L’actualité bordelaise Damien Mourgues, délégué au Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPMC-FO) chez Malta Air.
Il fait partie des 14 salariés qui ont refusé les conditions de l’entreprise.
« Loin d’être des vacances »
S’il est resté, c’est parce que sa famille et sa vie sont basées ici, à Bordeaux. « Si je partais, ma femme perdrait son emploi », explique la représentante syndicale. « Aujourd’hui, nous sommes payés pour ne rien faire. Sur notre planning, c’est marqué « off » et je n’ai pas eu de nouvelles de mon responsable RH depuis plus d’un mois. »
Mais c’est “loin d’être des vacances” : outre le déficit de salaire (retour au smic avec suppression des primes), les salariés s’inquiètent de ne pas trouver de travail dans une compagnie aérienne basée à l’aéroport de Mérignac.
Et pour eux, plusieurs points bloquent concernant le départ de la compagnie aérienne.
Pas de plan social
Damien Mourgues explique d’abord que Ryanair aurait dû mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi. Sachant que plus de dix salariés ont refusé leur transfert, ils « devraient faire l’objet d’une procédure de licenciement collectif ».
C’est également ce qu’a affirmé, en novembre, le juge devant lequel Malta Air était assignés par les employés. Il a alors ordonné à l’entreprise de se conformer à ses obligations légales. Mais depuis, rien n’a changé.
Pour Damien Mourgues, cette absence de plan social est liée au fait que Ryanair “n’est en réalité pas parti pour des raisons économiques, mais pour un litige commercial”.
“On nous a mis au placard”
Aujourd’hui, les 14 salariés restent en attente. Leur marge de manœuvre est mince. Côté judiciaire, ils pourront prendre acte de la rupture de leur contrat de travail – étant donné que leur employeur ne leur donne pas de travail, alors qu’ils sont encore sous contrat.
Ils pourraient également négocier un accord transactionnel avec l’entreprise, mais « elle ne semble pas disposée à payer plus que le strict nécessaire », explique Damien Mourgues. « On nous a mis au placard. Malta Air préfère continuer à ne rien faire, en espérant que nous partirons petit à petit », déclare le délégué syndical.
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