Dans les Alpes, les membres de la communauté mahoraise commencent tout juste à recevoir des nouvelles de leurs proches, habitants de l’île de Mayotte, dévastée par le cyclone Chido. Ce mardi matin, après trois jours d’anxiété, certains d’entre eux ont enfin pu joindre leur famille par téléphone.
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Après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte et dans l’archipel des Comores samedi 14 décembre, de nombreuses personnes, membres de la communauté mahoraise vivant en Isère, sont restées plusieurs jours avec leur téléphone à la main, attendant désespérément un appel de leurs proches.
5h30 ce mardi matin, le téléphone d’Iza Nourdine sonne enfin. A l’autre bout du fil, son frère Lord, à Mayotte, dont il n’avait plus de nouvelles depuis trois jours : “Il m’appelle et me dit que tout le monde va bien, quelques dégâts matériels, mais rien de plus.”
Lord vit à Chiconi, au centre-ouest de l’île, avec d’autres membres de sa famille, dont ses neveux et nièces : « J’étais très inquiet, car il vit dans une maison avec une charpente et des tôles. On ne savait pas s’ils allaient bien, s’il y avait des blessés et si la maison avait résisté au choc. J’ai vu les images, les premières publications, je me suis dit, c’est quelque chose.
Leur dernier échange datait de vendredi soir et fut brusquement interrompu : « Quand je l’ai appelé, il m’a dit, c’est bizarre, on dirait même qu’il va y avoir un cyclone parce que c’est totalement calme, il n’y a pas de vent, il n’y a rien. Et soudain, j’ai entendu un bruit et je n’ai pas eu de nouvelles de lui pendant trois jours.
L’île a été violemment frappée par le cyclone Chido ce samedi. Des rafales de vent ont été enregistrées à plus de 220 km/h et ont fait des ravages sur cette île de l’océan Indien. Le réseau électrique et les antennes relais de téléphonie mobile ont été entièrement détruits, rendant impossibles les communications et les échanges.
Pour le moment, le bilan encore très provisoire montre au moins « 22 morts, 48 blessés graves et 1 421 blessés légers »a indiqué ce mardi, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila. Mais les autorités craignent qu’il y ait plusieurs centaines de morts.
Iza Nourdine n’est pas la seule à ne pas avoir de nouvelles de ses proches. Au FC Mahorais de Grenoble, club de football dont il est président, 90% des joueurs viennent de Mayotte : « Le club a été touché émotionnellement. Dimanche, les joueurs n’ont pas pu jouer au football en pensant à leur famille. Pour le moment, je ne sais pas encore si tout le monde a eu des nouvelles de ses proches », dit-il désemparé.
Les joueurs du FC Mahorais de Grenoble prévoient de se réunir dans les prochains jours et d’organiser des actions de solidarité pour Mayotte. Un appel aux dons a déjà été lancé par le Secours populaire de l’Isère ce lundi.