Joueurs belges célébrant le but de Mariam Toloba (13) de Belgique (1-0) lors d’un match de Football entre les équipes nationales de Belgique, appelées les Flammes Rouges et l’Ukraine lors du match retour des deuxièmes barrages de la saison 2023- 24e éliminatoires européens féminins de l’UEFA, le mardi 3 décembre 2024 à Louvain, Belgique. PHOTOS SPORTPIX | SÉVIL OKTEM
Les progrès sont fulgurants. Le nombre de joueuses de football en Belgique est passé de 40.000 en 2019 à 80.000 en 2024. Nous devons ce succès au plan stratégique « Le monde à nos pieds » de l’Union royale belge des entreprises de football (URBSFA) pour le développement du football féminin. football. Pour atteindre cet objectif ambitieux, un budget supplémentaire de trois millions d’euros a été mobilisé grâce au soutien de mécènes et aux fonds propres de l’URBSFA.
Ce plan reposait sur quatre piliers essentiels. Le premier concernait le développement de base, en augmentant le nombre de joueuses à travers des initiatives telles que des compétitions inter-écoles et la création d’équipes féminines pour les U7, U9 et U11. Le deuxième pilier visait à améliorer l’élite, propulsant les Red Flames dans le top 8 européen, alors qu’elles occupent actuellement la 11e place. Le troisième objectif était d’accroître la visibilité commerciale du football féminin pour attirer davantage d’investissements et assurer son développement durable. Enfin, le dernier pilier visait à promouvoir la participation active des femmes dans toutes les sphères du football, que ce soit sur le terrain ou dans les instances dirigeantes.
Le Centre Belge du Football à Tubize a joué un rôle central dans cette stratégie. Il accueillait régulièrement les meilleurs joueurs du pays pour des stages et des moments d’échange, permettant ainsi aux talents belges de progresser et de s’inspirer mutuellement. Parallèlement, les matchs des Red Flames ont été retransmis à la télévision afin de toucher un public plus large et d’accroître la visibilité du football féminin belge.
Un championnat belge en pleine transformation
Photo : la section féminine du RAAL de la Louvière
La Super League, qui constitue l’élite du football féminin en Belgique, traverse des difficultés structurelles. Malgré les efforts de professionnalisation du championnat, plusieurs équipes peinent à suivre les nouvelles exigences imposées par la Pro League. Après Woluwe et Malines, le Sporting de Charleroi a annoncé son retrait pour des raisons financières et organisationnelles, laissant les joueurs dans une situation précaire.
En revanche, certains clubs, comme La Louvière, investissent dans le développement de jeunes joueurs avec l’ambition d’accéder à la Super League à moyen terme. Cependant, pour assurer la compétitivité du championnat, des infrastructures adaptées, un soutien financier accru et un public plus engagé restent nécessaires.
Parmi nos adversaires : Espagne, Italie, Portugal
Photo : L’équipe nationale espagnole, championne du monde de football féminin en 2023
Les Espagnoles, championnes du monde en 2023, dominent aujourd’hui le football féminin grâce à un développement structuré et ambitieux. La Liga F, championnat professionnel, est reconnue pour sa compétitivité et attire les meilleurs joueurs internationaux. La fédération a également investi massivement dans la formation des jeunes joueurs, ce qui permet aujourd’hui à l’équipe nationale d’être l’une des plus performantes au monde.
En Italie, des progrès notables ont été réalisés avec la professionnalisation de la Serie A féminine depuis 2022. Des clubs historiques comme la Juventus, l’AS Roma et l’AC Milan ont renforcé leurs sections féminines, améliorant à la fois les infrastructures et les conditions des joueuses. Le championnat italien reste un vivier important pour l’équipe nationale, qui s’affirme de plus en plus sur la scène européenne.
Le Portugal, de son côté, rattrape progressivement son retard. La Liga BPI, soutenue par la fédération, a connu une montée en qualité grâce à des investissements dans les clubs féminins. Le Benfica Lisbonne, notamment, domine le championnat et joue régulièrement la Ligue des Champions. Le pays mise sur une stratégie de formation de jeunes talents et voit ses efforts récompensés par une équipe nationale plus compétitive.
Des progrès également en dehors du terrain
photo : la joueuse française Amel Majri
Le football féminin ne se limite pas aux performances sportives : il contribue également à l’égalité hommes-femmes et à l’émancipation des femmes. Un exemple notable s’est produit lors de la dernière Coupe du monde féminine 2023 : la joueuse française Amel Majri a pu emmener son bébé avec elle pendant la compétition. Grâce à un dispositif mis en place par la Fédération Française de Football, elle a bénéficié d’un accompagnement logistique complet pour concilier sa carrière professionnelle et son rôle de mère.
Cette initiative démontre que des progrès sont possibles pour promouvoir l’équilibre entre vie personnelle et carrière sportive, une étape essentielle pour soutenir les joueuses et encourager davantage de femmes à s’impliquer dans le football.
Le football féminin continue d’évoluer, sur et en dehors du terrain, en Belgique et chez ses adversaires européens. Pour suivre le rythme, les défis restent nombreux, mais chaque avancée représente un pas supplémentaire vers une plus grande reconnaissance et professionnalisation du sport féminin.