“Je fais partie des chanceux”

Par

Franck Hermel

Publié le

10 décembre 2024 à 18h29

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2022 : annus horribilis pour de nombreux propriétaires de maisons individuelles. La Vendée n’a pas échappé à la sécheresse qui a frappé la .

«Le nombre d’appels à notre association a explosé», expliquait Jean-Jacques Chapelin en décembre dernier. Il est alors vice-président de l’ASSPB85 et nous reçoit dans sa maison de L’Île-d’Olonne. Maison fissurée bien sûr. Véritable cas d’école, le pavillon situé à proximité de la D32 avait fait l’objet de reportages dans de nombreux médias, notamment nationaux.

Des fissures apparues en 2017, atteignant sept à huit mètres, et laisser l’air s’engouffrer à l’intérieur. L’un d’eux traversa son salon d’un côté à l’autre.

Lui aussi dut mener une longue bataille. Cependant, le propriétaire s’estime chanceux. Et pour cause : lorsqu’il nous accueille à nouveau en décembre 2024, c’est dans une maison presque réparée. Mais ce n’était pas facile.

« Les travaux ont débuté en septembre 2023 », se réjouit l’intéressé.

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« L’expert a écrit la phrase magique : « La sécheresse est décisive. » Et ce n’est pas formulé souvent ! »

Des fissures parcouraient encore la maison de Jean-Jacques Chapelin en 2022. ©archives Journal des Sables

Rareté des entreprises

Et il faut se battre pour l’obtenir. Il faut se battre pour obtenir la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, se battre pour obtenir la visite d’un expert, se battre pour que les assurances donnent le feu vert.

« Un autre expert avait examiné le dossier et il y avait des contradictions avec les conclusions du précédent. La compagnie d’assurance ne voulait rien entendre. J’ai dû la menacer pour qu’elle accepte de prendre en charge les travaux. Elle a donné son feu vert en 2020. Mais les entreprises spécialisées disponibles sont rares. Il a fallu attendre trois ans. Les travaux ont débuté en septembre 2023. »

Un chantier colossal

Et c’est un immense projet qui commence par d’imposantes machines spécialisées investissant la maison.

« Il a fallu quatre sommets en béton. J’ai vécu au camping pendant un mois et demi. Sous le salon, une vingtaine de micropieux descendent désormais jusqu’à une dizaine de mètres de profondeur. »

Mais tout n’est pas encore fini. Réparation du portail, finitions… Tout ne sera véritablement terminé qu’en mars 2025, « si tout va bien ». »

Mais pour Jean-Jacques Chapelin, cela reste « un grand soulagement ».

Une fissure de plusieurs centimètres de large traverse le salon en 2022. ©Archives Journal des Sables
La fissure qui traversait le salon a disparu. ©Journal des Sables

Désormais, le propriétaire va pouvoir retrouver sa maison et réaliser le projet de vie stoppé net par les fissures et qu’il projetait avec son épouse, décédée depuis.

« Nous avons signé un compromis pour revendre la maison et nous rapprocher de nos enfants. »

Il lui fallut attendre neuf ans pour mener à bien ce projet, après de nombreuses disputes, mais malheureusement sans sa femme. Jean-Jacques Chapelin préfère relativiser :

« De nombreuses victimes n’ont pas cette chance et se disputent encore avec leur assurance. Et les choses n’avancent pas dans le bon sens. »

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