Parmi tous les noms qui circulent pour succéder à Michel Barnier à Matignon, celui de Catherine Vautrin revient avec insistance. Peu connue du grand public, elle possède néanmoins un CV très riche qui séduit Emmanuel Macron.
Et si cette opportunité était la bonne pour Catherine Vautrin ? Actuellement ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation démissionnaire, elle pourrait bien remplacer Michel Barnier à Matignon. Celle qui avait déjà été pressentie pour ce poste en 2022, avant d’être dépassée dans la dernière ligne droite par Elisabeth Borne, possède une expérience politique impressionnante.
Née le 26 juillet 1960 à Reims, Catherine Vautrin entame très vite une carrière politique en rejoignant le RPR à l’âge de 20 ans. Trois ans plus tard, en 1983, elle rejoint le conseil municipal de la capitale de la Marne, lors du cinquième mandat de Jean Falala. Un poste qu’il occupe toujours aujourd’hui.
Une figure de la Marne et de la droite
Son parcours est marqué par un fort ancrage local. Après avoir été conseillère régionale de Champagne-Ardenne, chargée des services opérationnels, elle est élue députée RPR de la 2e circonscription de la Marne en 2002. Très vite, elle rejoint l’UMP. Lors du remaniement gouvernemental décidé par Jean-Pierre Raffarin en 2004, elle est nommée secrétaire d’État chargée des Personnes âgées et de l’Égalité des chances, avant de devenir ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité en 2005.
Après l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, Catherine Vautrin reprend ses fonctions de députée de la Marne de 2007 à 2017. Durant cette période, elle ne se présente pas à la mairie de Reims et est désignée vice-présidente de l’Assemblée nationale en 2017. 2008. En 2012, elle devient trésorière nationale de l’UMP, alors sous la présidence de Jean-François Copé.
En 2014, Catherine Vautrin prend la tête de Reims Métropole, devenue depuis Grand Reims. Un poste qu’elle a quitté en janvier 2024 après sa nomination au poste de ministre du Travail.
Manifestation pour tous et affaire Bygmalion
L’ancienne ministre a également été interrogée à plusieurs reprises sur ses positions politiques et ses relations avec la justice. En 2013, elle se positionne contre la loi dite du mariage pour tous, participant même à la « Manif pour tous ». Un sujet sur lequel elle a dit avoir évolué le 17 janvier.
Suite aux révélations sur l’affaire Bygmalion, le dépassement des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2012, elle démissionne du poste de trésorière de l’UMP. « Cette démission collective est normale compte tenu du contexte », a-t-elle déclaré à France Bleu. Mise en examen pour « abus de confiance », elle a bénéficié d’un non-lieu général dans cette affaire.
Soutien à Emmanuel Macron
Figure historique de la droite et engagée auprès de Nicolas Sarkozy lors de la primaire présidentielle des Républicains en 2016, elle fut sa porte-parole de campagne, aux côtés d’Éric Ciotti. Lorsqu’éclate l’affaire Fillon, elle renonce alors à soutenir le candidat de la droite républicaine, plaidant pour “un autre candidat qui consacre toute son énergie” au poste de président de la République.
Dans un entretien au journal La Croix du 8 février 2022, elle annonce son soutien à Emmanuel Macron. « Durant les crises, celles des Gilets jaunes et du Covid, il a montré sa capacité à rebondir, à diriger le pays. Tous ces éléments me font penser qu’il est l’homme de la situation », explique-t-elle au quotidien.
Un soutien qui s’est avéré gagnant puisqu’elle a été ministre du Travail dans le gouvernement de Gabriel Attal du 11 janvier au 21 septembre 2024. Après la démission de l’ancien protégé d’Emmanuel Macron, elle a été directement nommée ministre du Partenariat avec les Territoires. et Décentralisation par Michel Barnier, poste qu’elle occupe toujours en attendant la nomination d’un nouveau gouvernement. Une décision qui pourrait l’amener à Matignon.