Dans ce contexte, la culture est considérée comme la pierre angulaire d’un tourisme intrinsèquement durable. Les panélistes, réunis samedi matin au cinéma Renaissance, ont souligné la nécessité de mettre en œuvre des stratégies intégrées d’attractivité territoriale, englobant le développement économique et touristique, l’enrichissement culturel ainsi que la préservation du patrimoine.
La promotion et la protection du patrimoine, comme levier de développement touristique, constituent un enjeu essentiel. « On identifie souvent une ville internationale par l’image qu’elle véhicule : Gaudí à Barcelone, l’Art nouveau à Bruxelles… Il y a toujours un patrimoine que l’on met en valeur pour capter l’intérêt du public. Par exemple, Casablanca, autrefois perçue comme une destination de tourisme d’affaires, connaît désormais un succès grâce aux efforts conjoints de l’association CasaMémoire et divers acteurs, pour proposer une offre culturelle enrichissante »a expliqué Mme Rabéa Ridaoui, membre du bureau et ancienne présidente de l’association CasaMémoire (2019-2023).
Les festivals culturels, quant à eux, renforcent l’économie régionale et stimulent le tourisme. M. Moulay Ahmed Alami, président des festivals Jazzablanca et Tanjazz, a souligné que des facteurs tels que la situation géographique d’une ville, la qualité de ses infrastructures et une bonne connectivité des transports jouent un rôle crucial dans la promotion d’un festival. La dernière édition de Tanjazz a attiré 17% de visiteurs étrangers. Cependant, le financement de ces événements reste un défi de taille, la majorité étant souvent soutenue par le secteur privé. “L’engagement des élus à contribuer au financement de ce type d’événement n’est pas souvent respecté”a-t-il précisé.
À cela s’ajoute l’offre hôtelière, qui doit refléter la culture du pays et de la région en particulier. « Les hôtels lifestyle, par exemple, se démarquent désormais des chaînes hôtelières traditionnelles, et c’est ce qui attire les voyageurs d’aujourd’hui ! » a relevé Abdeljalil Zerhouni, directeur général adjoint d’une grande chaîne hôtelière.
Avec pour objectif de contribuer 2 à 3% au PIB national d’ici 2030jeles industries culturelles et créatives (ICC), jouer un rôle clé dans le développement du tourisme et la valorisation des spécificités régionales du Maroc. Cependant, leurs financements restent inégalement répartis, bénéficiant principalement aux grands acteurs, tandis que les petites entités peinent à accéder aux ressources nécessaires. Cette inégalité constitue un frein à leur développement et à leur contribution à l’attractivité touristique.
Financement centralisé
D’autre part, la multiplication des intelligences telles que les Sociétés régionales de développement (SDR), les Sociétés locales de développement (SDL) créées par les collectivités décentralisées, ainsi que les conseils régionaux du tourisme (CRT) et les délégations du tourisme, entraînent une augmentation des budgets alloués aux postes administratifs sans présence effective sur le terrain. Par conséquent, cela risque de fragmenter la gouvernance, conduisant à une coopération inefficace et à une gestion financière inéquitable.
Face à ces défis, les intervenants proposent la mise en place d’un financement centralisé pour assurer une meilleure répartition des ressources, renforcer la transparence et soutenir la croissance et l’efficacité des actions culturelles et créatives au service du tourisme.
Dans le cadre de l’objectif stratégique de réinventer le tourisme marocain et en cohérence avec la Vision Royale visant à stimuler l’investissement, promouvoir l’emploi et renforcer le partenariat public-privé, la feuille de route 2023-2026 vise à : d’ici 2026, attirer 17,5 millions de touristes, créer 200 000 de nouveaux emplois et générer 120 milliards de dirhams de recettes en devises.