Le taux de chômage de l’Alberta, qui était de 7,5 % en novembre, est supérieur à la moyenne canadienne de 6,8 %, selon Statistique Canada.
Le taux de chômage de la province a augmenté de 0,2% en un mois, malgré la création de 24 000 nouveaux emplois dans la province.
Croissance démographique record
Le marché du travail ne suit pas la croissance démographique record que connaît la province, explique Charles St-Arnaud, économiste en chef à la coopérative de crédit Alberta Central.
Nous avons davantage de personnes à la recherche d’un emploi, donc davantage de chômeurs, mais pas suffisamment de créations d’emplois pour absorber ces nouveaux travailleurs.
Selon l’économiste, il faudra une période de croissance économique beaucoup plus forte que celle que connaît actuellement la province pour absorber les nouveaux arrivants.
Marc Parsonséconomiste en chef chez ATB Financierexplique que la province traverse une période d’ajustement. Il faudra un certain - pour que le marché du travail absorbe toutes les personnes venues en Alberta.
dit-il.
Les métropoles en tête
Marc Parsons souligne que l’Alberta attire de nombreux nouveaux arrivants, notamment en raison du coût du logement.
Plusieurs d’entre eux choisissent de s’établir dans les métropoles albertaines, ce qui se reflète dans le taux de chômage observé dans ces villes.
À Edmonton, il est de 8,3 %, faisant de la capitale albertaine la deuxième ville canadienne avec le taux de chômage le plus élevé.
Calgary arrive au quatrième rang, avec un taux de chômage de 7,9 %.
Le taux de chômage dans les 20 plus grandes régions métropolitaines de recensement.
Photo : Statistique Canada
Compétitivité croissante
Cette tendance se ressent chez les demandeurs d’emploi, mais aussi chez les employeurs, qui reçoivent un nombre considérable de candidatures, souligne Claire Marrec, conseillère en emploi bilingue à Prospection des services sociauxune organisation à but non lucratif qui accompagne les demandeurs d’emploi.
Elle souligne qu’il peut être difficile pour certains d’accroître leur compétitivité dans la recherche d’emploi. Les nouveaux arrivants au Canada, comme les jeunes, ont une expérience de travail reconnue plus limitée, explique-t-elle.
La réalité du terrain fait qu’il faut passer une autre certification, une équivalence ou redoubler d’études
note-t-elle.
Et pour 2025 ?
Le changement des objectifs d’immigration annoncé par le gouvernement fédéral pourrait changer la donne. Cela devrait donner au marché du travail le - d’absorber les chômeurs actuels et conduire à une légère baisse du taux de chômage.
prédit Charles St-Arnaud.
Ces changements devraient se faire progressivement, explique-t-il. La situation devrait être similaire dans les trois ou quatre prochains mois.
Toutefois, rien n’est sûr, souligne Charles St-Arnaud. La hausse des tarifs douaniers suggérée par Donald Trump pourrait avoir un effet négatif important sur l’économie de la province, et pourrait affecter cette tendance, selon lui.
Des salaires en baisse
La croissance des salaires a décéléré à l’échelle nationale, passant de 4,9 % à 3,9 %, explique Charles St-Arnaud.
Toutefois, la situation est plus préoccupante en Alberta, dit-il. La croissance des salaires a fortement ralenti à 2,4 %.
Il semble que les niveaux de salaire moyens aient culminé vers l’été.
dit-il.
Avec les informations de Paula Duhatschek