La garde à vue des cinq personnes interpellées lors d’une manifestation de la Confédération paysanne ce jeudi 5 décembre à Paris a été prolongée. Les actions des organisations agricoles devraient se « durcir » dans les prochains jours.
La garde à vue des cinq personnes interpellées jeudi lors d’une action de la Confédération paysanne a été prolongée, a indiqué vendredi à l’AFP le parquet de Paris. Il s’agissait des premières arrestations depuis la relance du mouvement de colère agricole à la mi-novembre.
Des agriculteurs de la Confédération Paysanne ont déployé des banderoles devant le Grand Palais à Paris, allumé des fumigènes jaunes et dégradé les stands des exposants à l’intérieur, perturbant ainsi une réunion européenne des principaux acteurs du commerce des céréales qui s’y tenait.
Une centaine de manifestants
Au bout d’une vingtaine de minutes, des forces de l’ordre casquées se sont déployées des deux côtés de la place du Grand Palais, où la centaine de manifestants scandaient des slogans comme “Des prix rémunérateurs, pas des commerçants !”
La police, avec l’appui de la brigade de répression des actions violentes motorisées (Brav-M), a ensuite bloqué les manifestants pendant plus d’une heure, donnant lieu à des bousculades, a constaté un journaliste de l’AFP.
Parmi la centaine de manifestants, cinq ont été interpellés pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences », « rébellion », « dégradation » et « violences intentionnelles n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail sur un policier. sécurité et sur personne dépositaire de l’autorité publique (morsure, strangulation)”, a détaillé vendredi le parquet de Paris.
Les gardes à vue ont été prolongées « afin notamment de recueillir les plaintes et les examens médicaux, et d’utiliser des vidéos », a-t-il encore indiqué.
Ces dernières semaines, des manifestants de la Coordination rurale ont répandu des déchets et vandalisé des tas de dossiers dans les locaux de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Guéret. Ils ont également épandu du lisier devant la mairie de Pessac et bloqué le port de commerce de Bordeaux.
Le 28 novembre, des militants du syndicat majoritaire FNSEA ont érigé un mur en blocs de béton devant le siège de l’organisme de recherche Inrae, sous le regard des forces de l’ordre.
Ursula von der Leyen conclut un accord UE-Mercosur
Ce vendredi 6 décembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a confirmé la finalisation d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. « Nous avons conclu les négociations sur l’accord UE-Mercosur. C’est le début d’une nouvelle histoire. J’ai maintenant hâte d’en discuter avec les pays européens », a déclaré Ursula von der Leyen.
Sophie Primas, ministre française du Commerce extérieur démissionnaire, a déclaré que l’accord conclu par la Commission « relève de sa seule responsabilité ».
Face au Mercosur et à l’absence de gouvernement en France, renversé mercredi, la mobilisation des agriculteurs “va se durcir” dans les prochains jours, a prévenu vendredi un responsable du syndicat des Jeunes agriculteurs, allié du syndicat majoritaire FNSEA.