Les familles des deux victimes sont venues assister à l’audiencecomprendre. Ce 3 octobre au soir, l’homme de 41 ans présent au bar a agressé leurs filles à quelques heures d’intervalle. Il entre d’abord dans une maison du Périgord Noir. Il a franchi la baie vitrée avant de monter à l’étage dans la chambre du plus jeune, âgé de 12 ans. Là, totalement nu, il commença à lui toucher les pieds. A l’audience, le quadragénaire n’en garde qu’un « un vague souvenir ».
Il explique s’être laissé guider “par des voix”
À l’époque, il ne prenait plus ses médicaments pour sa schizophrénie paranoïaque, pour laquelle il était soigné depuis près de 20 ans. « Les voix étaient revenues, de plus en plus fortes ». « Que vous disaient les voix lorsque vous étiez dans la pièce ? » » demande l’avocat des parties civiles lors du procès, “mauvaises choses, pour la violer »répond l’homme, le regard absent en raison du traitement qu’il subit depuis son incarcération.
Un SMS pour alerter ses parents
Ce soir du 3 octobre, la jeune fille de 12 ans s’est réveillée en pensant qu’il s’agissait de sa mère ou de son père. Terrifiée lorsqu’elle s’est rendu compte qu’un homme rampait complètement nu devant son lit, elle a quand même réussi à envoyer un SMS à son père, qui dort très peu, pour le prévenir. Il est descendu et le bruit a fait fuir le quadragénaire. Quelques heures plus tard, il prend le train pour la Dordogne. Dans le wagon, il s’est masturbé devant une jeune fille de 17 ans. C’est en fin de journée qu’il a été arrêté par la police.
La jeune fille de 12 ans n’est pas présente au procès, c’est trop dur. Depuis l’attaque, elle ne dort plus seule la nuit et ses parents se sont engagés à protéger la maison dans laquelle ils vivent dans cette commune du Périgord Noir. La deuxième victime, l’adolescente agressée dans le train, est là, entourée de ses parents et accompagnée par l’association France Victimes. « Que vous disaient les voix dans le train ?demande le président du tribunal. “Que celui-ci était pour moi”répond le quadragénaire qui décrit des pulsions. A ces mots, la jeune fille aux longs cheveux bruns quitte la pièce en larmes. Elle attendait des excuses et des explications, mais l’homme qui lui tournait le dos en était incapable. Il dit qu’il est désolé, mais dit aussi qu’il est maladequ’il a essayé de résister, mais que les voix sont montées crescendo.
Criminellement irresponsable
L’expert psychiatre qui l’a rencontré avant le procès estime qu’il était en crise le 3 octobre et qu’il n’est pas pénalement responsable de ses actes, c’est-à-dire qu’on ne peut pas le condamner à de la prison. Le quadragénaire a déjà été condamné à cinq reprises pour usage de stupéfiants et pour exhibitions sexuelles à Bergerac à deux reprises.
Le procureur a rappelé le droit français et “qu’on ne juge pas les fous”. Il a demandé qu’il soit automatiquement interné dans un hôpital psychiatrique et qu’il n’ait plus le droit de se rendre au domicile des victimes, ni dans la commune du Périgord Noir, pour les cinq prochaines années. Des réquisitions qui ont été suivies par le tribunal correctionnel de Bergerac qui l’a reconnu coupable et qui a requis son hospitalisation obligatoire dans un service psychiatrique.