Endiguer à tout prix la perte de médecins généralistes dans le département. C’est la mission que se donne la collectivité depuis 2009, avec la création du Coddem (commission départementale de démographie médicale). Plus de 3 millions d’euros ont été investis depuis pour soutenir la création d’établissements de santé ou centres de santé multidisciplinaires. « Cela nous a permis de perdre moins de médecins que ne le laissaient penser les projections », explique Annie Messina, conseillère départementale et pilote de ce projet.
Il s’agit aujourd’hui de franchir une nouvelle étape : lever les freins à l’installation d’un médecin, qu’il s’agisse du logement, du travail du conjoint, des loisirs, etc. « Cette plateforme se veut un guichet unique. » Il est copiloté par l’agence régionale de santé (ARS), le Conseil départemental et bénéficie de financements régionaux. Le Conseil de l’Ordre est également partie prenante de cette plateforme.
Logement et travail du conjoint
C’est ce mercredi 4 décembre que ce dernier a été officiellement lancé au stade Armandie. L’élue l’a présenté à ses collègues fin octobre. Elle avait déjà reçu 25 demandes, allant de problèmes de logement au renouvellement du titre de séjour d’un médecin haïtien. Le dispositif a également été présenté à tous les EPCI, Communautés de Communes et Agglomérations : « Des partenaires indispensables si l’on veut que cette plateforme soit efficace. »
Par ailleurs, la liste des partenaires couvre tous les acteurs de santé, jusqu’à la CPAM et la MSA. « Il est essentiel d’être réactif. »
Des actions concrètes voient le jour, comme le tournage d’une vidéo à destination des MSU (maîtres de stage), indispensables à l’accueil des internes et des juniors médecins. « En Aquitaine, sur 28 candidats à la prochaine session de formation, 18 viennent du Lot-et-Garonne », se réjouit Annie Messina. Un observatoire de médecine générale sera créé, en partenariat avec la CPAM, entre autres ; il permettra de faire le point sur ces actions deux fois par an.
Encourager les vocations
Le conseiller départemental fonde aussi beaucoup d’espoir pour la dixième année de médecine. « Ce sont des médecins qui ont soutenu leur thèse. Ils peuvent donc constituer un gouvernement, sous certaines conditions, avec une priorité pour les territoires en tension », rappelle-t-elle. Il pourrait y avoir entre 20 et 50 jeunes médecins dans la région, selon ses estimations. « D’où, encore une fois, l’obligation d’être très réactif pour répondre à leurs besoins et à leur projet. » Avec, en vue, une installation définitive…
Il s’agit enfin de susciter des vocations dans la région. Car malgré l’ouverture, il y a presque cinq ans, d’une première année de médecine à Agen, il y a encore trop peu de jeunes Lot-et-Garonnais. « Nous travaillons avec l’association Lot-et-Garonne pour les Grandes Écoles. » L’objectif est de donner aux jeunes le goût et l’ambition de se lancer dans ces parcours exigeants. Et peut-être retirer le département de la carte de la désertification médicale.